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«On n’est pas des geeks enfermés» : un Mosellan adepte de l’e-sport brille sur FIFA


Lucas Forte a participé aux championnats de France sous les couleurs du FC Metz. (photo DR/FC Metz)

À seulement 19 ans, le jeune homme a fait le choix de se consacrer à FIFA et à l’e-sport. Loin des clichés sur le monde du jeu vidéo, le Sarregueminois est plein d’espoir quant au développement de ce métier qu’il affectionne.

Depuis quelques années, Lucas Forte profite un peu moins des soirées FIFA entre potes. Personne ne veut plus jouer contre lui. «Ça arrive qu’un gars me provoque, disant qu’il va me battre. On joue et je lui plante quatre, cinq buts», sourit le jeune homme de 19 ans.

Quatre ou cinq zéros, c’est le minimum syndical auquel s’attendre quand on ose défier un champion en herbe. Car Lucas Forte n’est pas simplement cet ami qui s’en sort bien à la console. Mieux que ça, c’est un aspirant joueur professionnel de FIFA. «J’ai débuté sur FIFA 12, donc en 2012, je jouais avec mon oncle, se souvient le Sarregueminois. Quand j’avais quinze ans, j’ai commencé à regarder des vidéos de joueurs pros. Un jour sur FIFA 21, j’ai par hasard joué un match en ligne contre un pro, et j’ai très bien tenu le choc.»

Un métier d’avenir

Encore lycéen, Lucas Forte fait le choix de miser sur le jeu vidéo pour son avenir professionnel. Une décision alors mal acceptée. «On me disait d’étudier, d’aller chercher un vrai travail. Et puis j’ai commencé à être interviewé, à passer à la télé et ma famille a compris que c’était sérieux.»

Aujourd’hui, ses proches le soutiennent pleinement et les résultats sont encourageants. Fin 2021, il a participé aux championnats d’Europe et aux championnats de France. «Certains attendent ça cinq ou dix ans. Moi, je l’ai vécu dès ma première année, j’ai eu beaucoup de chance.»

Le jeune homme est conscient que la route sera longue. «En France, vous avez seulement quelques dizaines de joueurs qui vivent du jeu vidéo. Mais c’est un métier d’avenir. Je suis sûr qu’être joueur professionnel va se développer comme pour les youtubeurs ou les influenceurs.»

«On n’est pas des geeks enfermés»

Lucas Forte en est conscient : les joueurs de jeux vidéo souffrent encore énormément des clichés, notamment sur le rythme de vie. Pourtant, son quotidien en est aux antipodes. «On n’est pas des geeks enfermés chez eux, qui se lèvent après midi et jouent douze heures dans le noir sans voir personne. Moi, je joue une heure trente par jour. Parfois, je ne touche même pas la console. Je joue quand j’ai envie, sinon je ne progresse pas.»

Et l’entraînement est très sérieux. «Je fais beaucoup d’analyse vidéo sur mes propres matches. Je fais également le sparring-partner (NDLR : un partenaire d’entraînement) pour des joueurs pros. Je pense que se confronter aux meilleurs permet de progresser et d’apprendre.»

Pendant les compétitions, le jeune homme est très encadré. «Notre équipe nous fait suivre par un nutritionniste et un coach, il faut une condition physique et mentale, comme pour un sport classique. Oui, l’e-sport, c’est du sport, on ne doit pas en douter.»

Florian Chambon