Deux hommes ont été interpellés vendredi à Fénétrange, par la police judiciaire de Metz. Après des semaines d’enquête, elle a su rassembler assez d’éléments pour les mettre en cause dans le meurtre d’une Sarrebourgeoise.
Menées dans l’ombre, les investigations ont abouti vendredi à des arrestations discrètes. La police judiciaire de Metz a interpellé à Fénétrange, village mosellan posé à la frontière avec le Bas-Rhin, deux hommes mis en cause dans la mort d’une Sarrebourgeoise. Un décès resté, durant quelques semaines, un grand point d’interrogation pour la justice, oscillant entre mort naturelle curieuse et crime crapuleux. Les doutes sont aujourd’hui levés : Marie Meckes a été tuée.
Son décès, constaté le 5 février alors qu’elle n’avait plus donné signe de vie depuis le 29 janvier, n’avait pas beaucoup animé les discussions du quartier. Dans la cité Perkins, la mort de cette femme de 83 ans était quasiment passée inaperçue. « Elle était discrète et vivait isolée, avec ses deux chiens », justifie une voisine.
Le 9 février dernier, un appel à témoins relayé par Le Républicain Lorrain montre pourtant combien sa disparition brutale interroge la justice et les forces de l’ordre. Retrouvé dénudé par les services de secours appelés par des proches, son corps porte des traces, des ecchymoses et des dermabrasions, pouvant laisser croire à des violences. « Mais ce n’était pas flagrant et rien n’apparaissait mortel. Des choses pouvaient faire penser à l’intervention d’un tiers. Mais d’autres éléments contestaient cette thèse », décrit une source. La première autopsie ne dégage aucune piste. Il y a alors une ambiance étrange autour de ce décès. Mais rien de clair.
Aussi, le 14 février, le groupe criminel de la police judiciaire prend le dossier en main. À une énorme enquête de voisinage succède un travail de fourmis au domicile de la défunte. Pendant deux jours, les policiers déménagent l’ensemble des meubles et des cartons entreposés. Ils poussent les constatations très loin et étudient même les traces de poussière. « Et on se rend compte qu’un certain nombre de biens ont disparu, expose le commissaire Franck Dannerolle, patron de la PJ de Metz. Des traces d’effraction sont également relevées. »
Deux mises en examen
Les rares relations de Marie Meckes sont placées sur écoute. L’une d’elles intrigue plus que d’autres. Cet homme a réalisé quelques menus travaux chez la vieille dame dans le passé. Il apparaît comme une cible potentielle. Un peu plus encore, une fois le retour des analyses ADN. Des traces partielles trouvées sur des effets intimes de la victime peuvent lui correspondre. Ce même ADN est relevé sur des points d’effraction.
En parallèle, les policiers sont parvenus à retrouver des objets dérobés chez Marie Meckes. La piste mène encore une fois vers le quadragénaire…
Ce faisceau d’éléments sérieux a conduit la PJ à l’interpeller vendredi à son domicile de Fénétrange, alors qu’il projetait de partir dans le Sud de la France. Il n’était pas seul : un jeune homme de 19 ans se trouvait en sa compagnie. Celui-ci pourrait aussi avoir un lien avec les faits. Les deux ont été placés en garde à vue. Ils ont été présentés dès samedi soir à la juge d’instruction en charge de l’affaire.
Mis en examen pour homicide volontaire, Gilles Imhoff ( lire par ailleurs ) a été placé en détention provisoire à Metz. Mis en examen dans le cadre du vol, le plus jeune a été incarcéré à Nancy.