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Nids-de-poule sur l’A31 : trop d’eau sous le bitume


Des chapelets de nids-de-poule se sont formés sur l’A31, notamment entre Kanfen et Thionville. Cette année, ce n’est pas le gel qui est en cause mais l’eau qui s’infiltre partout. (Photo RL/Julio Pelaez)

L’A31 est en piteux état au nord et au sud, où les automobilistes doivent slalomer entre des dizaines de chapelets de nids-de-poule. La Direst a engagé les travaux mais la météo continue de dégrader les voies.

La Direst a engagé un combat contre le temps sur l’A31. Tous les automobilistes ont pu constater que, par endroits, la chaussée est particulièrement dégradée. Des usagers en font régulièrement la remarque sur les réseaux sociaux, agacés de passer leur temps à tenter d’éviter les nids-de-poule, notamment dans le secteur nord, entre la frontière luxembourgeoise et la sortie de Yutz. Pourtant, l’hiver n’a pas été particulièrement rude. Mais les incessantes précipitations ont provoqué des infiltrations sous la couche d’enrobé, qui sont à l’origine des fissures puis des trous apparus après la sortie de la période hivernale.

« S’il pleut énormément, il suffit d’une nuit pour qu’un nid-de-poule de 2 à 3 cm se forme », relève le chef de la division d’exploitation de la Direst à Metz, Philippe Lefranc. « En quelques jours, il peut se creuser de 8 cm. Notre souci est de pouvoir intervenir rapidement et en sécurité. S’il y a un danger, nous intervenons immédiatement en neutralisant une voie. Mais ce n’est qu’en cas d’urgence. Sinon, nous programmons dans la nuit suivante. En hiver, il y aura la pose d’un enrobé à froid qui permettra de tenir un certain temps. Ou bien il faut procéder à une purge localisée avec la pose d’un enrobé à chaud en guise de rustine. »

Chaque année, la Direst rénove cinq kilomètres de voies sur l’A31. Elle y consacre 8,5 millions d’euros. Grâce au plan de relance du gouvernement, le budget global est en hausse de 30%. « Mais cela ne couvre pas le besoin, il faut plus de temps qu’avant pour refaire la chaussée », concède Philippe Lefranc.

En limite de capacité

Cette autoroute est ancienne et très chargée depuis près de quarante ans : la Direst y privilégie la pose d’un enrobé épais de 6 cm. Mais la structure complète mesure jusqu’à 60 cm d’épaisseur, qu’il faut partiellement remplacer à chaque renouvellement de l’enrobé en fonction de la gravité des dommages. C’est que l’A31 souffre, même si le trafic a tendance à stagner depuis 2012.

61 000 véhicules sont enregistrés chaque jour au niveau de la frontière luxembourgeoise. 3% de moins qu’en 2013. « Nous avons atteint la limite de capacité », constate Philippe Lefranc. « Le moindre événement cause des soucis. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous effectuons les travaux de nuit. » Selon les chiffres de la Direst, une voie de circulation absorbe au maximum 1 700 véhicules par heure. Or il en passe jusqu’à 3 000 sur l’A31 quand les travailleurs frontaliers sont sur la route. « Il existe un effet de palier », poursuit Philippe Lefranc. « Tout dépend du prix du pétrole ou du train qui pourraient modifier le comportement des gens. »

Cela n’a pour autant que très peu d’influence sur les dégâts, principalement imputables aux poids lourds. « Ils représentent 13% du trafic, c’est stable », remarque le patron de la Direst à Metz. 8 000 camions sont comptabilisés chaque jour. Sachant qu’ils usent un million de fois plus vite la chaussée qu’une voiture, leur impact équivaut au passage quotidien de huit milliards d’automobiles. Pas étonnant qu’avec une telle charge, l’A31 casse au moindre événement climatique.

Olivier Simon (Le Républicain Lorrain)