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Nancy programme la semaine mondiale des robots


Cet humanoïde bipède est un des nombreux ambassadeurs de la semaine internationale des robots, jusqu’à jeudi à Nancy. (Photo : Alexandre Marchi)

Grâce à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), Nancy est jusqu’à jeudi la capitale mondiale des robots et des humanoïdes. Une semaine où instituts de recherche, start-up, grand public, mais aussi scolaires cohabitent avec des centaines de créatures, mi-humaines, mi-machines.

D’emblée, il impose le respect avec son mètre quatre-vingt et son quintal. Bardé de capteurs, il pose fièrement, assis dans un des canapés du centre des congrès Jean-Prouvé de Nancy à côté de Jean-Baptiste Mouret. «Lui s’appelle Talos, nous en avons de plusieurs tailles», sourit le directeur de recherche de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) Lorraine.

Nancy s’illumine déjà pour les fêtes de fin d’année en ce quatrième week-end de novembre. Mais les étoiles sont aussi, jusqu’au 28 novembre, dans les yeux des visiteurs avec une semaine internationale dédiée «aux robots humanoïdes, quadrupèdes, drones, exosquelettes, bras manipulateurs et autres plateformes mobiles articulées».

De Disney…

Il n’est pas encore l’heure du goûter, samedi, quand ce petit bambin dévore du regard une petite créature, improbable croisement entre Wall-e et BB8, le droïde de Star Wars. Une création signée… Disney. Mais en slalomant entre ces êtres digitaux, on comprend très vite que cette révolution n’est plus du cinéma. Sur 3 000 m2, des conférences et des tables rondes pour les professionnels, mais aussi des animations pour le grand public, les scolaires et les étudiants.

Après les États-Unis et l’Asie, c’est l’Europe qui accueille «la conférence internationale Humanoids avec des experts venus du monde entier» et «la coopétition annuelle des laboratoires européens de robotique».

… à l’industrie

Noël avant l’heure pour les petits et les grands enfants, car il y a désormais autant de robots que d’usages. Certains sont programmés pour jouer au foot, d’autres pour faire des tâches ménagères. Il y a ceux qui interviennent déjà dans l’industrie et ceux qu’on destine aux hôpitaux.

«Environ cinq cents scientifiques et une trentaine d’industriels exposants», précise Jean-Baptiste Mouret, sans compter tous les scolaires qui, d’ici jeudi soir, ont réservé un créneau pour des démonstrations. «Tout est déjà complet», se félicite-t-il.

«Ne pas avoir peur»

Bonne nouvelle : la recherche française est «excellente». L’Inria compte ainsi, dans notre pays, deux cents personnes dédiées à la robotique et à l’intelligence artificielle (IA), dont une vingtaine rien qu’à Nancy. C’est malheureusement du côté des constructeurs que la France ne suit pas. «Nous avons du retard sur nos voisins allemands et plus généralement sur les Asiatiques».

Les usages ne manquent pas, mais les machines sont encore très chères. « Il ne faut pas avoir peur », rassure Jean-Baptiste Mouret. « L’idée est que les robots nous aident aussi bien dans la vie quotidienne que dans les tâches dangereuses pour l’humain »

En langage naturel

Il ne leur manquait que la parole. Grâce aux progrès faramineux de l’intelligence artificielle, l’homme peut aujourd’hui s‘adresser à un humanoïde en lui parlant. Longtemps, il a fallu aux ingénieurs aligner des dizaines de milliers de lignes de code pour apprendre aux robots à reproduire des actions.

L’infinie base de données de ChatGPT permet désormais le langage naturel. «C’est révolutionnaire pour notre manière d’interagir au robot». Le garçonnet que nous avions croisé, un peu plus tôt, dans les allées, a sans doute déjà commandé le sien au père Noël.

Paul-Marie Pernet
(Le Républicain Lorrain)