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Nancy : André Rossinot met fin à 50 ans de vie publique


André Rossinot restera à l'Hôtel de Ville de la place Stanislas pendant 31 ans, jusqu'en 2014. (Photo AFP)

Figure de la politique lorraine et maire de Nancy pendant trois décennies, André Rossinot a présidé vendredi son dernier conseil communautaire : après cinquante ans de vie publique, celui qui fut aussi député, ministre et président du Parti radical, raccroche.

Dans son discours d’ouverture, André Rossinot, 80 ans, chantre de la décentralisation, a vanté les mérites de la Métropole du Grand Nancy, regroupant 20 communes et quelque 260 000 habitants, qu’il préside depuis sa création en 2016. « J’ai pris du plaisir, je viendrai de temps en temps pour voir si tout se passe bien. J’aime bien ce qu’on a fait ensemble », a-t-il dit en souriant.

L’assemblée a applaudi, debout, le président, après l’hommage que lui a rendu son premier vice-président, Pierre Boileau : « Vous avez exercé avec vision stratégique, courage politique et brio 50 ans de vie politique sur la scène locale et nationale », a-t-il rappelé. « André Rossinot fait partie des derniers grands seigneurs de la vie politique française. Avec lui se referme cette époque où la notabilité politique était quasiment infinie », a réagi Mathieu Klein, président PS du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle et membre de l’opposition au Grand Nancy.

André Rossinot fait ses premiers pas en politique en 1969, comme conseiller municipal à Nancy. Il prend les rênes de la ville en mars 1983 après plus de trente ans d’instabilité politique, marquée par l’élection de neuf maires depuis la fin de la guerre. Il restera à l’Hôtel de Ville de la place Stanislas pendant 31 ans, jusqu’en 2014.

« Un humaniste, un européen fédéraliste »

Diplômé de la faculté de médecine de Nancy (ORL) et père de cinq enfants, André Rossinot se définit comme « un humaniste, un européen fédéraliste ». Député de Meurthe-et-Moselle de 1978 à 1997, il perd son siège lors de la dissolution de l’Assemblée nationale. Figure du Parti radical valoisien qu’il a présidé à quatre reprises pendant 13 ans, il a été ministre sous les gouvernements de cohabitation de Jacques Chirac (Relations avec le Parlement) et Édouard Balladur (Fonction publique). Président d’honneur du Parti radical, il s’était associé en mai 2017 à l’appel lancé par des élus et personnalités UDI et LR, à saisir la « main tendue » par Emmanuel Macron. Il avait officiellement apporté son soutien au président un an plus tard, tout en restant dans sa famille politique. Il avait confié voir en lui « un homme talentueux, assez exceptionnel » qui « gère ce qui est fondamental : le temps et l’espace », soulignant avoir avec le chef de l’État un « point de convergence » : l’Europe.

AFP/LQ