Une peine de 10 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers, a été requise jeudi à l’encontre d’un homme de 51 ans, qui comparaît depuis mardi devant les assises de Meurthe-et-Moselle, pour avoir attaqué en mars 2014 à Nancy un policier avec un sabre japonais.
La question de la responsabilité pénale de l’accusé, qui souffre de troubles psychiatriques, est au cœur des débats mais l’avocat général, tout en retenant l' »atténuation du discernement », s’est dit convaincu qu' »il a voulu tuer ». « En aucun cas, on ne peut parler d’abolition », a ajouté Amaury Lacote, s’inscrivant en faux contre la position de la défense.
« On ne choisit pas d’être psychotique », a déclaré l’avocat de l’accusé, Me Matthieu Dulucq. « Il est coupable, mais pas responsable », a-t-il ajouté. Déjà condamné à 22 reprises, notamment pour des faits de violences avec arme ou liés aux stupéfiants, l’homme est accusé d’avoir lacéré la cuisse et la main d’un policier qui tentait de l’interpeller, le 15 mars 2014, alors qu’il avait été repéré en plein centre de Nancy avec un sabre.
L’accusé s’était jeté sur le fonctionnaire et lui avait asséné un coup de sabre dans la cuisse, un second à la main. Il avait été empêché in extremis de lui porter un troisième coup au visage par les collègues du gardien de la paix au sol. « J’espère que j’ai buté le flic », avait déclaré l’agresseur au moment de son interpellation.
Atteint d’un trouble psychiatrique avéré, depuis des années il alterne séjours en prison et placements en hôpital psychiatrique, « Il savait ce qu’il faisait et quelles étaient les conséquences de son geste », a dit l’avocat de la partie civile, Me Bruno Zilic. « De par sa maladie, il interprète mal le comportement des autres mais cela n’altère en rien son raisonnement », a-t-il ajouté.
« Il s’est senti agressé et a répliqué, mais n’a pas eu la réaction d’un homme censé », a défendu l’un des avocats de la défense, Me Damien Stalder, plaidant l’altération du discernement. Accusé de tentative de meurtre sur une personne dépositaire de l’autorité publique, le quinquagénaire encourt la réclusion criminelle à perpétuité, peine pouvant être abaissée à 30 ans si l’altération du discernement est retenue.
Le verdict est attendu jeudi en fin de journée.
Le Quotidien/AFP