Le fabricant norvégien de panneaux photovoltaïques Rec Group prévoit d’implanter une usine géante à Hambach, créatrice d’au moins 1 500 emplois à partir de 2022, selon la direction du groupe jeudi.
Le projet est prévu sur la zone d’accueil de l’usine automobile Smart, vendue en début de semaine par le groupe Daimler au Britannique Ineos.
Le projet, dont la demande de permis de construire a été déposée, consiste à produire dans un premier temps 4,5 millions de panneaux par an, au moyen d’un investissement de 681 millions d’euros, a annoncé Rec Solar.
Cette première phase qui démarrerait en 2022 doit créer 1.500 emplois, puis une seconde à confirmer aboutirait, en 2025, à un effectif de 2 500 salariés pour 9 millions de panneaux annuels. De quoi produire une puissance de 4 gigawatts-crête (GWc), « l’équivalent d’un réacteur nucléaire de 900 mégawatts », selon la société. La « décision définitive » d’enclenchement de la première étape (2 GWc) devrait être prise « mi-mars » par le groupe Rec, a annoncé Cemil Seber, son directeur général.
Elle dépendra de deux critères principaux : le résultat de la concertation sur le projet qui démarre lundi prochain sous l’égide de la Commission nationale du débat public et le bouclage du financement de l’investissement. Sur ce second point, « on fera évidemment appel aux aides (publiques) auquel on pourra avoir droit », a déclaré Cemil Seber.
« Produire au cœur du marché européen »
L’usine Rec serait l’une des plus grandes du genre en Europe, avec celle que projette le Suisse Meyer-Burger en Allemagne, dans un domaine dominé par les fabricants asiatiques.
Selon Cemil Seber, sa capacité en 2022 puis en 2025 représenterait à chaque fois environ 10% du marché européen, si bien que « le marché a certainement une taille suffisante pour absorber notre production », a-t-il estimé.
Groupe dans l’énergie solaire de 2 000 salariés et 500 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2019, Rec exploite une première usine de panneaux photovoltaïques à Singapour. Il veut s’implanter à Hambach afin de « produire au cœur du marché européen, en plein essor ». « Depuis Singapour, il faut quatre à six semaines d’acheminement, ce qui est trop », a expliqué le dirigeant.
L’usine se complèterait d’un centre de recherche et développement, autour de la technologie « innovante » de fabrication, « l’hétérojonction », que Rec Group développe avec le Commissariat à l’énergie atomique français.
LQ/AFP