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Moselle : une maman de deux enfants, défile à la Fashion Week de Paris


L’expérience des podiums a permis à Mélissa Mainz de « reprendre confiance » en elle après ses deux grossesses. (Photo Johan Mia)

Mélissa Mainz, maman de deux jeunes enfants de 7 mois et 3 ans, a laissé de côté son quotidien millimétré pour vivre une expérience unique. Le 3 mars, la Serémangeoise a défilé à la Fashion Week de Paris, tenues de créateurs sur le dos.

Le linge humide, compressé contre le hublot de la machine à laver, ne demande qu’à retrouver l’air libre. Sur la table de la cuisine, une boîte de lait infantile que Mélissa Mainz repousse mécaniquement tout en hissant Léna, 7 mois, sur ses genoux. Julie, l’aînée, est à l’école. La promesse d’une respiration pendant la sieste de la petite. Cette scène de vie ordinaire tranche avec l’expérience hors du commun vécue début mars par cette jeune maman. Mélissa Mainz a, en effet, été propulsée au cœur d’un événement aux antipodes de son quotidien de maman et étudiante en secrétariat : la Fashion Week de Paris. Depuis l’iconique hôtel Westin Paris Vendôme, la jeune femme, 25 ans, a notamment défilé dans un ensemble en cuir créé par le designer Michaël Lombard. Fou !

Ce petit privilège, elle le doit à sa belle-mère, Carine Broggi, qui dirige la Top model Academy, une structure qui forme au mannequinat au Luxembourg. « Elle m’a proposé de faire partie des filles sélectionnées pour défiler. » Elle qui, souffle-t-elle, a fini par s’oublier en devenant maman, happée par la frénésie d’un quotidien forcément chamboulé, rythmé par « les besoins de mes enfants, devenus ma priorité, le ménage, les études ». « Elle a cru en mon potentiel, je crois qu’elle avait remarqué que j’avais perdu confiance en moi. »

« La vaisselle en talons »

« Paniquée », « très stressée », elle monte tout de même à bord du van qui conduit la petite délégation jusqu’à la capitale. Sa préparation pour le catwalk ? « Je me suis entraînée à faire la vaisselle en talons ! » Pour le reste, Mélissa improvisera en respectant les consignes des designers, qui opèrent leur choix parmi les différents profils, et en observant les mannequins rodés à l’exercice. Passée entre les mains des coiffeurs et maquilleurs, Mélissa se voit pousser des ailes et une audace qu’elle ne soupçonnaient pas. « On est très bien mises en valeur, je vous avoue qu’une fois apprêtée, je ne me suis pas reconnue !, rit la Serémangeoise, tout en simplicité. « En plus, ce jour-là, j’avais des boutons à cause des hormones… On croit souvent, quand on regarde sur les réseaux sociaux, que les filles n’ont pas de défauts mais en réalité, ce sont des heures de préparation ! »

De cette parenthèse presque irréelle, elle retient la folle cadence et « les paillettes », les flashs des photographes qui mitraillent, l’excitation mêlée d’angoisse avant son premier passage sur le podium sous les yeux des professionnels de la mode et des influenceurs. Avec sa seule fraîcheur pour gommer son inexpérience. « Une créatrice colombienne, Andrea Venturoli, souhaitait que je défile avec un haut transparent, j’ai refusé et j’ai finalement pu porter un soutien-gorge noir en dessous. » Mais surtout, Mélissa dit la fierté d’avoir relevé le défi « après deux grossesses » qui lui feront prendre « 20 et 13 kg ». Pour la première fois depuis trop longtemps, elle s’est « sentie femme ». « Belle », tout simplement. Mélissa y a pris goût : elle remettra le couvert en mai prochain, lors du festival de Cannes.