Le violoncelliste et ses accompagnateurs ont offert un concert délicieux dimanche dans les jardins du château.
Deux ans. C’est le temps que la Communauté de communes de l’Arc mosellan a mis à attraper Gautier Capuçon et son festival itinérant Un été en France dans ses filets. La persévérance a payé, le dossier aussi et ce n’est pas rien. « Pour être honnête, nous avions hésité entre le fort du Hackenberg et le site de Buding, raconte Arnaud Spet, président de la communauté de communes de l’Arc mosellan. Finalement, le château de Hombourg-Budange s’est imposé. C’est un site remarquable du territoire. Si nous voulons qu’il retrouve de sa superbe, nous devons accompagner une dynamique autour de lui. »
Dimanche 6 juillet, la dynamique a semblé bel et bien enclenchée. Tout en bas de la prairie qui dévale depuis le château renaissance, la petite scène était déjà en ébullition depuis un moment. Gautier Capuçon y répétait avec les enfants et ados du programme Orchestre à l’école qu’il parraine et que la Société générale finance, tout comme l’événement du jour. À 18 h tapantes, les portes du domaine se sont ouvertes. Déjà, de nombreuses personnes accouraient histoire d’attraper les meilleures places.
On y croisait des retraités, des couples plus jeunes, des familles entières, des personnalités de tout le nord mosellan venues écouter le virtuose qui, chaque été, fait une entorse à son agenda international pour venir à la rencontre des gens. Parce que c’est ici, au contact du grand public, que peut naître (ou s’entretenir) la passion de la musique classique. Avec un léger retard sur l’horaire prévu, le concert a enfin débuté. Par miracle, la pluie s’est arrêtée pour le plaisir des 1 400 personnes sagement éparpillées à même le sol ou sur des sièges pliants. Une petite heure se passe, comme un tour de chauffe, où le violoncelliste met en avant le talent naissant des jeunes gens qu’il accompagne.
Puis place à l’autre musique, celle du répertoire que le virtuose sert magnifiquement. Le public a redécouvert des morceaux choisis de Beethoven ou Brahms et s’est laissé happer par les partitions de Chostakovitch. Une interprétation d’Olivier Messiaen a laissé la foule bouche bée. Un moment suspendu qui en appellera d’autres jusqu’au final. Un triomphe, bien entendu.
Chrystelle Folny
(le Républicain lorrain)