Un immense trou rue Patton, en lieu et place d’une belle résidence qui aurait dû déjà sortir de terre. Inquiets de voir le chantier tantôt en cours, tantôt en stand-by, les acquéreurs se sont montés en collectif. Le but : peser face au promoteur, lequel se dit victime de défaillances d’entreprises.
Ensemble, pour peser plus fort. Tel est le parti pris des acquéreurs d’appartements de la résidence Victoria qui, sur leur contrat d’achat, devaient obtenir la clé de leur bien en mai de cette année. Clairement, ce ne sera pas le cas. Le chantier a pris un tel retard, près de deux ans, que les acheteurs ont décidé de s’unir pour faire pression sur le promoteur du projet, dont le permis de construire avait été délivré en octobre 2018.
Jusqu’à aujourd’hui, le quotidien du chantier, déplore le collectif, a été ponctué par peu de phases où des ouvriers étaient aperçus sur place, avant de disparaître, et laisser place à un vide sidéral. A tel point que le vide en question, un trou béant jouxtant la rue Patton, a au fil du temps été rempli par l’eau de pluie.
Que s’est-il passé pour en arriver à une telle situation ? Le patron de C & C immobilier explique « avoir été planté par les deux entreprises choisies pour assurer sur le terrain le gros œuvre. Nous ne sommes pas les seuls sur le secteur à déplorer des défaillances d’entreprises, mais nous sommes certainement les plus impactés, car ces sociétés avaient été choisies pour monter dans le même temps d’autres projets (lire par ailleurs) ».
« La relation de confiance est rompue »
En tout état de cause, la trentaine de personnes formant le collectif a du mal à entendre ce message de la part de Cédric Colaneri, avec lequel « la relation de confiance est rompue ». Malgré les lettres d’information pas assez nombreuses pour les tenir au courant des avancées du projet, ceux qui ont versé au total plus de 1,7 M€ sont confrontés à des nouvelles parfois contradictoires. Ils ont appris que des procédures judiciaires ont été lancées. Que pour le garant GFA S2C, « tout suit son cours, et qu’il ne faut plus lâcher d’argent jusqu’à nouvel ordre ». Et que pour la énième fois, « les travaux allaient reprendre ce lundi 24 avril », annonce le professionnel de l’immobilier.
Et le collectif d’assurer : « Ce beau projet résidentiel au cœur d’Hettange, sélectionné par des primo-acquérants en majorité, ne se résume en définitif qu’à une longue bataille, accompagnée de son lot de stress, de déceptions et de colères, et majorée par tous les autres problèmes annexes : relogements pour certains, pertes financières (loyers + prêts), manques à gagner locatifs pour les investisseurs, frais d’huissier et d’avocats, avec 18 mois de retard estimés si le projet redémarrait à date… »