Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Un meurtre à Metz Borny, le corps d’un futur père abandonné à Vahl-Ebersing ou l’assassinat d’un directeur d’école à Woippy. Ces affaires ont fait l’actualité, elles sont au programme des assises de la Moselle en 2016.
Affaire Vambanu
La première session des assises explorera à partir du 18 janvier le meurtre de Tahiry Robert. Ce père de famille de 29 ans est tombé, sur le parking de Cora Borny, sous les balles d’un jeune homme de 20 ans qui n’en était pas à son coup d’essai. Avant ce 27 mai 2013 fatidique, Andy Vambanu s’en était déjà pris au frère de sa victime. Alfred Robert s’en était tiré avec une blessure à la cuisse.
L’origine du litige ? « Il y a tout un contexte à prendre en compte », assure Me May Nalepa, avocate de la défense. Depuis son interpellation par la PJ de Metz dans un petit hôtel de l’agglomération, l’accusé justifie son geste par la crainte de représailles après ne pas avoir honoré une dette. Une dette liée à la drogue ? Le tueur présumé est affirmatif ; l’information judiciaire nettement moins.
Affaire Galvardon
Ils avaient tout prévu. Du white-spirit « pour l’endormir », une scie « pour la découper », des gants en latex et des affaires de rechange pour ne laisser aucune trace…
Le 9 juin 2014, une Messine de 32 ans a échappé de peu à un plan machiavélique fomenté par un homme qu’elle connaît bien. Une relation trouble. Il présente la jeune femme comme le grand amour de sa vie. Elle était bien contente quand il lui envoyait de l’argent… Cet après-midi de juin, Dominique Galvardon a récupéré sa proie en voiture. Il l’a emmenée sur un chemin forestier, du côté de Novéant. Le sexagénaire passe à l’acte en assénant un coup de couteau dans l’abdomen. La victime hurle : « Mais pourquoi as-tu fait ça ? Dom’, on se connaît depuis longtemps. » Ces mots apaisants lui ont peut-être sauvé la vie : l’autre desserre son emprise. Et la laisse partir.
Au côté de Dominique Galvardon s’assiéra, sur le banc des accusés, Marine Delcey. Absente au moment du coup de couteau, elle avait planifié l’assassinat. Cette jeune femme de 20 ans se rêvait un destin de mannequin. Elle avait trouvé chez son aîné des promesses pour faire des photos. Ils ont fini par s’attacher l’un à l’autre. Est-ce que, dans ce tableau, l’autre femme apparaissait en trop ?
Affaire Secen
Il n’y a pas d’arme, pas de témoin ni d’aveu. Mais un scénario ciselé dans lequel Ahmet Secen joue le rôle de personnage clé dans l’assassinat de Chanel Mallinger, commis dans la nuit du 10 au 11 décembre 2013, à Woippy.
Alors que le temps est encore aux larmes et aux hommages pour le directeur de l’école Paul-Verlaine, les hommes de la PJ Metz cueille Ahmet Secen le 16 décembre. Sa femme entretenait avec la victime, du genre séducteur, une relation extraconjugale. Mais pourquoi ce mari trompé plus qu’un autre ?
Les éléments à charge se sont accumulés. Des mensonges sur son emploi du temps, un alibi fracassé par ses propres parents par exemple. Les techniciens de la police ont également trouvé l’ADN de l’accusé sur l’appui-tête du véhicule de l’enseignant.
Affaire de Montigny-lès-Metz
Henri Leclaire attend de savoir ce que veulent faire de lui les magistrats instructeurs en charge du volumineux dossier du double meurtre de Montigny-lès-Metz commis le 28 septembre 1986, L’avis de fin d’information a été notifié aux parties (lire RL du 30 décembre). Le procureur de la République doit prendre ses réquisitions avant que les juges ne tranchent. Et disent si le sexagénaire, dont l’ombre flotte depuis trente ans sur le dossier, doit être jugé au côté de Francis Heaulme pour les morts effroyables de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, 8 ans tous les deux.
Affaire Weber
Carmelo Castronovo allait être père quand il a été tué dans la nuit du 4 au 5 décembre 2013. Le crâne fracassé, il avait été abandonné le long d’une route du côté de Vahl-Ebersing, près de Saint-Avold.
L’information judiciaire est clôturée depuis quelques semaines. Un homme devrait prendre place cette année dans le box des accusés : Kevin Weber. Pourquoi lui ? Parce qu’il est l’ex de la compagne de la victime. Parce qu’il n’a jamais admis leur rupture. Parce qu’enfin, un litige financier les opposait depuis 2012. Les deux avaient formalisé leur union par un Pacs. En cas de rupture, une clause obligeait celui qui partait à payer 15 000 €. Une somme qui triplait en cas d’adultère.
L’homme nie les faits mais des éléments techniques, la téléphonie et de l’ADN, fragilisent sa position.
Kevin Grethen (Républicain Lorrain)
