L’Association familiale d’aide à domicile de Moselle (Afad) a pour vocation de maintenir le plus longtemps possible les personnes fragilisées à la maison (seniors, handicap, etc.) Mais la structure peine à trouver des employés.
La directrice de l’Afad, Françoise Triffaux, évoque les difficultés qu’elle rencontre pour recruter du personnel, alors que la demande est forte.
Selon vous, comment expliquer le fait que les candidats à l’embauche aient une mauvaise image des métiers de l’aide à domicile ?
Françoise Triffaux : Les gens pensent souvent que la profession se résume à du ménage. Mais les candidats à l’embauche, car nous embauchons, doivent aussi penser qu’il y a d’autres choses plus valorisantes. Comme le rapport humain qu’ils peuvent tisser avec les personnes, le lien qu’ils peuvent créer, et le fait que, grâce à eux, des personnes restent chez elles plutôt que de rejoindre des centres spécialisés. Ceux qui travaillent pour nous peuvent témoigner qu’ils ne font jamais les mêmes choses, que les histoires et les vies des gens sont variées.
Le niveau de salaire peut être dissuasif, non ?
C’est sûr. Nous rémunérons nos employés au Smic. Et bien sûr, davantage en fonction des diplômes. Chaque année, tout de même, il y a une revalorisation du salaire. Il est aussi impératif d’avoir une voiture, mais nous remboursons les frais de déplacement. Je peux vous assurer que nous avons fait des efforts pour être à l’écoute de nos salariés. À 95 % des femmes. Une condition importante pour que l’on puisse les fidéliser.
Quels sont les faits marquants qui ont ponctué l’année 2017 ?
Nous avons été retenus à la suite d’un appel à projet lancé par l’État, le Service polyvalent d’aide et de soins à domicile (Spasad), qui permet, du coup, en interne une meilleure coordination de nos services. L’idée qui nous est venue, c’est de nous concentrer sur la thématique de la tristesse des personnes que l’on visite, de la perte de leur envie de vivre. Nous nous efforçons de leur redonner le goût de recevoir, de les accompagner dans des actions collectives, pour ne plus être isolés. L’autre fait marquant, c’est l’embauche d’un chargé de mission handicap, qui a pu, l’an dernier, créer un réseau avec l’ensemble des associations au contact avec les handicapés, moteurs ou psychiques. Cela a été l’occasion de former nos salariés. De revendiquer des compétences en interne.
L’Afad en quelques chiffres ?
819 emplois en 2017, plus de 7 800 personnes aidées, plus de 800 000 heures passées au domicile de nos clients… Ce que je tiens à nouveau à passer comme message, c’est que nous manquons de bras. Nous ne pouvons pas répondre à toutes les demandes des personnes qui nous appellent, malgré nos rapprochements avec la Région et Pôle Emploi.