Solliciter un mineur sur internet à des fins sexuelles est une pratique interdite et surveillée. Un Mosellan a été interpellé cette semaine.
La jeune fille s’est connectée à internet. Elle fréquente des sites de discussion ou de jeux vidéo. C’est de son âge. Tiens, ce contact est gentil. Celui-là aussi. Tiens, il a 15 ans, une photo de profil sympa. L’adolescente l’ignore, mais elle engage en réalité une conversation avec un adulte. Qui dérape vite sur des sujets plus glauques. Et invite l’enfant à se dénuder ou à se caresser devant sa webcam. Histoire imaginaire mais devenue banale dans le cyber espace.
Cette pratique porte un nom : le «grooming». Où des adultes malveillants usent de la toile pour pénétrer les jeux de réseaux et les blogs afin de capter l’attention des plus jeunes. Certains chiffres sont désarmants : des études parues en 2011 montrent que 39 % des 13-15 ans sont déjà entrés en contact avec des inconnus en jouant en ligne.
Mais il arrive parfois que des administrateurs de site se montrent vigilants. C’est ainsi qu’une information parvient, courant 2015, à la plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements (Pharos), un site sur lequel on peut signaler des contenus ou des échanges suspects. Cela concerne tout autant des faits sexuels que des propos radicaux. L’administrateur du site Skyrock a repéré des discussions entre une enfant de 14 ans et une autre personne se prétendant mineur, laquelle lui demandait de se déshabiller.
L’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (les policiers l’appellent le Clic) a enquêté et retrouvé une adresse IP menant à un domicile localisé dans la vallée de la Fensch.
Retrouver les victimes
La police judiciaire de Metz a fait une descente cette semaine dans le logement visé. Le père de famille, âgé d’une cinquantaine d’années, s’est immédiatement dénoncé. Les fonctionnaires ont trouvé des images pédophiles dans son ordinateur. Le Mosellan consultait abondamment internet et échangeait ces images avec d’autres pédophiles. « A priori, il n’était pas producteur de ces image », assure une source.
Mais le quinquagénaire, à la perversion visiblement bien ancrée, aurait sollicité plusieurs mineures dans l’espoir qu’elles s’exhibent devant la caméra. Elles se trouveraient sur le territoire national. L’un des enjeux de l’information judiciaire ouverte cette semaine par le parquet de Thionville est de les retrouver. En attendant, le mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire.
Kevin Grethen (Le Républicain lorrain)