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Moselle : grâce au passé minier, les pompiers spécialistes des conditions extrêmes


"On a un riche passé lié aux mines, les mines de fer et les mines de charbon; on avait des pompiers qui intervenaient en cas de catastrophes", explique l'un des pompiers mosellans. (photo AFP)

Dans une pièce vide, un pompier perce un mur afin que ses coéquipiers puissent aller chercher une victime coincée dans les décombres d’un bâtiment endommagé par un tremblement de terre.

À l’extérieur, une autre équipe s’active à sécuriser l’entrée du sous-sol, pour aller à la recherche d’une autre victime. Au total, ils sont 23 à tenter de secourir sept personnes portées disparues.

Les gestes de secours sont bien réels, mais la situation, elle, est fictive : c’est un exercice organisé par les sapeurs-pompiers de Moselle dans un bâtiment en cours de démolition de la petite ville de Bertrange, lors d’une formation en « sauvetage déblaiement », spécialité des pompiers du département, les seuls en France à dispenser cet entraînement.

« On a un riche passé lié aux mines, les mines de fer et les mines de charbon; on avait des pompiers qui intervenaient en cas de catastrophes. Ces compétences sont les mêmes qu’on utilise aujourd’hui : sécurisation, et après évacuations des victimes », explique le capitaine Benjamin Bernard, chef de l’unité de Freyming-Merlebach, qui supervise l’exercice.

Forts de ces compétences, les sapeurs-pompiers mosellans ont été envoyés sur des tremblements de terre à l’étranger, notamment en Iran en 1990, en Turquie 1999, ou plus récemment à Haïti en 2010 : « On a toujours participé à cet élan national et international grâce à notre savoir-faire qui a perduré », souligne le capitaine Bernard.

Aujourd’hui, lui et ses coéquipiers forment à ces manoeuvres en milieux extrêmes 12 de leurs collègues venus de toute la France.

200 sapeurs-pompiers spécialisés

Pendant dix jours, ils effectuent des exercices grandeur nature où plusieurs scénarios catastrophes sont envisagés : coulée de boue, explosion de gaz, tremblement de terre ou encore attentat, selon l’actualité.

Le lieutenant Charles Schmidt est venu de Colmar (Haut-Rhin) se former au commandement d’une section d’une vingtaine de pompiers, « un vrai challenge »: « Il faut constamment diriger de nombreuses personnes dans des conditions parfois extrêmes en gardant un seul objectif : trouver et sauver des victimes sans mettre nos difficultés en avant ».

Il apprend ainsi à superviser des manœuvres délicates: devant lui, plusieurs pompiers et secouristes de la sécurité civile font descendre doucement à l’aide de cordes et d’une échelle, un blessé maintenu dans une civière, pour l’évacuer par une fenêtre du bâtiment.

Une technique qu’ils répètent à plusieurs reprises pendant l’exercice, sous les yeux attentifs des formateurs.

« Ce sont des gestes qui doivent être connus en amont pour que le jour-J, lorsque la situation est critique et complexe, on n’ait pas besoin de réfléchir : on fait, on applique, pour ne pas être désorientés et déstabilisés », souligne le lieutenant Schmidt, évalué pendant le stage sur ses capacités à commander.

Son rôle est en effet d’être « le véritable chef d’orchestre de la mission », de qui dépend son succès, souligne ainsi le capitaine Bernard.

En Moselle, 200 sapeurs-pompiers sont spécialisés en sauvetage déblaiement, sur les 5 000 que compte le département.

AFP/LQ