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Moselle et Sanef se parlent enfin…


Après l’attaque tous azimuts lancée lundi soir par Patrick Weiten, président du conseil général de Moselle, contre la Sanef, le gestionnaire de l’A4 joue l’apaisement. Des discussions ont commencé et un calendrier de rencontres est en cours d’élaboration.

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Des automobilistes de Moselle-Est ulcérés ont déclenché le branle-bas de combat. (Photo : archives Le Républicain Lorrain/Delphine De Lucia)

Faire retomber la pression. Tel était le mot d’ordre à la Sanef, mardi, dans la polémique sur la fin de la subvention du péage pour les abonnés dits « fréquents » de l’A4. Le concessionnaire autoroutier n’a pas souhaité répliquer officiellement aux accusations sans détour de Patrick Weiten. Selon nos informations, cela procède d’une volonté de jouer l’apaisement après la conférence de presse donnée à Yutz, lundi soir, par le président du conseil général de Moselle.

Patrick Weiten s’y était fait le procureur d’un gestionnaire de l’A4 dépeint comme un faiseur de cash sur le dos des « contribuables et des usagers de Moselle ». Mieux, le premier des Mosellans appelait les habitués du Forbach-Metz à 8,80 euros à ne pas céder aux sirènes du nouvel abonnement proposé à la veille de Noël et conséquence de la dénonciation de la convention avantageuse qui liait Moselle et Sanef jusqu’alors.

> « Tout va se normaliser »

« Bon, le fait que le président Weiten monte dans les tours a surpris tout le monde, mais aujourd’hui, tout va se normaliser et le but est bien de trouver un terrain d’entente. C’est l’intérêt des deux parties », souffle une source proche du dossier. La Sanef et l’entourage de Patrick Weiten ont confirmé, mardi soir, que des contacts directs avaient été noués « dès le matin entre le cabinet du président du conseil général de Moselle et la direction générale du groupe Sanef à Paris ».

Face à l’attaque en règle d’un Patrick Weiten se posant en victime d’un coup bas de la Sanef – qui l’accusait dans un courrier à ses usagers d’être à l’origine de l’inflation des abonnements des travailleurs pendulaires – le concessionnaire de l’A4 calme donc le jeu. Objectif : rapprocher les positions avant le fatidique 1er février, date à laquelle les tarifs de la nouvelle formule devaient s’appliquer et veille du boycott massif de l’A4 par un groupe d’usagers remontés à Saint-Avold.

« Les automobilistes ne paieront pas plus [après cette date] » avait promis un Patrick Weiten sûr de son fait, lundi à Yutz. Comment y parvenir ? C’est le sujet qui occupera les négociateurs dans les prochaines semaines. « J’irai personnellement. C’est trop important », a estimé, mardi soir, Patrick Weiten, engagé par sa promesse aux automobilistes de Moselle-Est de revenir à une situation initiale sans surcoût.

À cette heure, il est donc probable que la Moselle ne retienne pas la solution extrême choisie par son homologue de Seine-et-Marne. Dans un climat de fronde persistant depuis le début des années 2000 contre les excès de la barrière de Coutrevoult, également sur le tracé de l’A4, le département a opté… pour la construction d’une route de contournement du péage !

Après avoir envisagé le rachat et vite renoncé compte tenu du coût exorbitant (entre 250 et 450 millions d’euros), les élus de Seine-et-Marne ont trouvé ce biais surprenant comme une alternative durable au contournement sauvage dudit péage qui faisait exploser le trafic dans les villages alentours. La nouvelle route devrait ouvrir d’ici 2017.

Alain Morvan (Le Républicain Lorrain)