Alix Fiorletta et Jean Salvaggio sont médecins généralistes à Rombas. Depuis le mois de mars, ils prennent en charge des patients atteints du Covid-19. Très tôt, ils ont pris conscience de l’ampleur de la crise sanitaire. Aujourd’hui, ils préparent le déconfinement.
Alix Fiorletta et Jean Salvaggio sont médecins généralistes à Rombas (Moselle). Depuis le mois de mars, ils prennent en charge des patients atteints du coronavirus Covid-19. Ils ont mis en place un protocole d’hygiène très strict pour continuer à soigner leurs patients respectifs : heures d’arrivée et de départ strictes, aération et nettoyage complet entre les consultations, devoir de se signaler à l’avance par téléphone en cas de suspicion de Covid et désinfection généralisée assurée par la secrétaire Manuela.
Suivre les patients malgré tout
Alix Fiorletta a une clientèle relativement âgée, avec des pathologies lourdes et chroniques, qu’il prend soin de visiter régulièrement à domicile, afin de contrôler leurs traitements et état de santé. Il intervient dans divers foyers spécialisés à Rombas, Pierrevillers, Amnéville, Vitry-sur-Orne et Gandrange et à la maison de retraite Villa Marely d’Amnéville.
Le docteur Fiorletta a fait face à plusieurs cas de Covid-19. Si la plupart des patients ont pu être soignés à domicile, deux d’entre eux ont été hospitalisés à Mercy. Le plus jeune, âgé de 40 ans, est encore maintenu en soins intensifs; la plus âgée a pu rejoindre son appartement.
Jean Salvaggio reçoit au cabinet une clientèle intergénérationnelle. S’il ne fait pas de visite à domicile, il a mis en place la téléconsultation et les moyens vidéo et téléphoniques permettant de suivre les patients à distance.
Il déplore la perte de quatre malades. Deux cas graves hospitalisés sont désormais sortis d’affaire. Vingt cas ne justifient pas d’hospitalisation. Ils sont en phase de guérison.
«Il faut appliquer les gestes barrières»
Que pensent-ils du déconfinement ? Alix Fiorletta : « Je suis pour, il nous permettra de ne pas sombrer dans une crise économique sans précédent. Néanmoins, il faudra appliquer les gestes barrières qui ralentiront la progression du virus en attendant les traitements et les vaccins. Je prescris à mes patients depuis plus de 30 ans de la chloroquine pour certaines pathologies. Je n’ai noté aucun effet secondaire notable. »
Jean Salvaggio : « La solution idéale serait le confinement jusqu’à l’apparition d’un traitement efficace, soit préventif comme un vaccin, soit un traitement curatif. Socialement et économiquement, la situation est difficile voire impossible. Il faut apprendre à vivre avec le virus, il y a eu un avant, nous vivrons l’après. »
Le Républicain lorrain