Avec 23 tués sur la route depuis le début de l’année (contre 22 en 2015), la mortalité routière progresse de 4,5%.
Le détail des chiffres sur la sécurité en Moselle donnés mercredi matin par le préfet Emmanuel Berthier ne peut pas s’apprécier hors contexte. Une fois le décor planté, il révèle une délinquance modérée en Moselle, mais avec quelques hoquets.
La sécurité en Moselle n’est pas une grande malade. Elle souffre de maux modérés, doit-on comprendre à la sortie de la conférence donnée à Metz mercredi matin dans ses murs par le préfet Emmanuel Berthier avec à ses côtés les deux procureurs de Sarreguemines et Metz, la direction départementale de la sécurité publique (police) et le commandement du groupement 57 de la gendarmerie.
Tous les symptômes détaillés dans le tableau clinique de cette matinée ne résonnent pas de la même façon dans le public qui ne les perçoit pas tous. La radicalisation religieuse et les remèdes (réels) prescrits par l’Etat n’ont pas le même écho que les soulagements qu’il a décidé d’injecter dans la prophylaxie des cambriolages ou de l’insécurité routière. Deux plaies qui concernent de près les Mosellans.
Les vols par effraction (dans les habitations) ou à main armée (contre les commerces) « sont légèrement inférieurs à la moyenne nationale », retient le bilan sécurité du premier semestre 2016 tout en indiquant pourtant une recrudescence des cas. Comparés à la même période 2015, les « casses » ont augmenté de 24,70 % sur le département, principalement sur un sillon Metz-Hagondange-Thionville, mais avec des écarts très marqués entre les zones couvertes par la police nationale (ZPN), + 10,79 %, et les autres en zone gendarmerie (ZGN) + 41,54 %.
Difficile de distribuer des bons ou mauvais points aux uns et aux autres. S’ils se partagent les informations, ils agissent parallèlement sur des tissus très différents. La gendarmerie (qui surveille 93 % du territoire et 56 % de la population) répète son credo : « occuper le terrain pour être en alerte et y être alertée ». Elle compte aussi sur la vigilance des habitants et leur réflexe pour appeler le « 17 ».
L’administration pénitentiaire vient elle aussi au secours de deux forces d’enquête en les informant des libérations de détenus condamnés pour cambriolage.
Insécurité routière
L’autre mal délicat à traiter reste l’insécurité routière. Avec 23 tués sur la route depuis le début de l’année (contre 22 en 2015), la mortalité routière progresse de 4,5 %. Une proportion voisine de l’augmentation du nombre des accidents (+4,4%) et des blessés (+ 4,8%). Les causes ? 59% des accidents mortels sont dus à des erreurs de conduite (50% en 2015). Qu’est-ce qui les favorise ? La vitesse, pour une part (9 % des accidents mortels cette année), mais elle est loin derrière l’alcool : 22 % des drames sous-tendus par un niveau d’imprégnation étonnement élevé : le taux moyen d’alcoolémie donné par le bilan est à 2,50 g d’alcool dans le sang. Petite consolation, il était de 2,62 g en 2015.
Le plan départemental de contrôle routier va donc multiplier les opérations sur le bord des routes pour chasser aussi un autre parasite de la conduite que sont les « agents distracteurs », comme les téléphones portables.