Le second chirurgien qui a opéré le petit Corentin, décédé après une appendicectomie à la clinique Claude-Bernard, a également été mis en examen.
Comme le premier chirurgien mardi, Pierre-Noël Chipponi a été mis en examen mercredi à Metz par le juge d’instruction Jean-Marie Caronna pour homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence après le décès de Corentin Jeras. L’enfant est mort lors d’une appendicectomie ratée le 1er novembre 2014 à l’hôpital-clinique Claude-Bernard.
Le deuxième chirurgien a été placé sous contrôle judiciaire et n’a pas l’interdiction d’exercer dans sa spécialité (la chirurgie viscérale). Suspendu en début d’année par son ordre professionnel départemental pour deux ans, dont un avec sursis, il a fait appel devant la juridiction nationale.
Ce deuxième chirurgien, appelé à la rescousse par le premier alors que l’état de Corentin, 11 ans, se dégradait, avait échoué à contenir l’hémorragie provoquée par la perforation de son aorte abdominale lors de l’introduction des outils de cœlioscopie au début de l’opération. Il avait tardé à passer la main à un autre spécialiste de chirurgie vasculaire, qui sera finalement appelé, mais trop tard. Ces retards et son incapacité à réaliser des actes classiques de suture d’une artère avaient été critiqués par les experts mandatés par le juge d’instruction. Selon eux, Corentin aurait pu être sauvé si le deuxième chirurgien était intervenu rapidement et dans les règles de l’art.
« Demandée depuis des mois »
A l’issue de l’interrogatoire de son client qui a duré plusieurs heures, Me Georges Lacoeuilhe, s’est dit « satisfait » de cette mise en examen « demandée depuis des mois » pour pouvoir se défendre. « Mon client n’est pas responsable de la première partie de l’intervention », a lâché l’avocat, jetant une pierre dans le jardin du docteur Salah Benlahrir, premier chirurgien. « Mon client démontrera qu’il a pris des options thérapeutiques correctes. Nous allons demander des compléments d’expertises. »
Me Annie Chilstein-Neumann, avocate du père de Corentin, a indiqué hier que « cette mise en examen était attendue », compte tenu du rapport d’expertise complémentaire « implacable » avec le deuxième chirurgien.