Accueil | Grande Région | Montgolfiades de Metz : un spectacle entre terre et ciel

Montgolfiades de Metz : un spectacle entre terre et ciel


À partir de ce mercredi 31 août et jusqu’au dimanche 4 septembre, une trentaine de ballons prendront leur envol tous les soirs, à 18 h, depuis le plan d’eau de Metz, et également à 6 h, le week-end. (photo Archives RL/Gilles Wirtz)

Tradition oblige, les fêtes de la Mirabelle s’achèveront dans les airs avec les Montgolfiades de Metz. Trente ballons s’envoleront tous les soirs depuis le plan d’eau à partir de ce mercredi. Six questions au boss des pilotes, Laurent Lajoye.

C’est où et quand ?

Les Messins sont près de 10 000 chaque année à affluer au plan d’eau, sur le site laissé libre par Metz Plage, pour assister aux Montgolfiades. Le spectacle aérostatique orchestré par l’Association des pilotes de montgolfières de Moselle, présidée par Laurent Lajoye, clôture les fêtes de la Mirabelle. Les envols auront lieu tous les soirs, à 18 h, à partir de ce mercredi 31 août et jusqu’à dimanche 4 septembre, avec des vols supplémentaires, à 6 h, le week-end.

Qu’est-ce qu’on verra ?

Une trentaine de ballons prendront leur envol tous les soirs. Au sol, le spectacle démarrera lorsque chaque équipe extirpera les enveloppes des sacs et tentera de trouver sa place sur le gazon pour étaler sa toile. « À l’aide d’un ventilateur, on propulse de l’air froid (à température ambiante) dans l’enveloppe. Lorsqu’elle est aux trois quarts pleine, on chauffe l’air avec un brûleur et le ballon se redresse progressivement », détaille Laurent Lajoye. Le gonflement des 30 ballons, c’est déjà plus d’une heure de spectacle !

Pourra-t-on tous voler ?

Les vols proposés par la Ville de Metz et UEM (dont Laurent Lajoye est le président) sont gratuits. Mais seules les personnes invitées par les organisateurs pourront prendre place dans la nacelle, « généralement des jeunes qui ont aidé la Ville, des personnes bénévoles qu’on remercie, les invités des pilotes ». On peut cependant « tenter sa chance lors des envols matinaux, samedi et dimanche, à 6 h, si les nacelles sont incomplètes ». Avis aux lève-tôt !

Comment ça marche ?

Le deuxième spectacle intervient lorsque les ballons s’envolent par grappes au-dessus de Metz dans la lumière rasante du soir. Mais, au fait, comment volent-ils ? « Le ballon vole parce que l’air chaud est plus léger que l’air froid. Un mètre cube d’air froid pèse 1,3 kg alors que le même volume d’air à 100 °C pèse un kilo seulement. Multipliez ça par 3 000 m³ (la capacité d’un ballon de quatre à cinq places), cela fait une différence de 900 kg, soit 500 kg si on enlève le poids de la nacelle, du brûleur, etc. On place cinq personnes, et ça vole encore ! », résume le président. « Plus on chauffe, plus on monte. On redescend quand l’air refroidit », schématise notre interlocuteur.

Quelle trajectoire ?

Le pilote ne maîtrise « que la montée et la descente. Sans vent, le ballon resterait immobile dans l’air tel un bouchon sur un plan d’eau privé de courant ». Ainsi, la trajectoire dépend du vent dominant, « c’est le charme de la montgolfière ». S’il vient de l’ouest, les ballons se dirigeront vers Laquenexy ou Courcelles-Chaussy ; s’il vient de l’est, ils iront vers Gravelotte, Vernéville ou Mars-la-Tour. Un vol dure une heure en moyenne. « Au bout de trois quarts d’heure, le pilote cherche un champ ou une route pour se poser… »

Pourquoi 6 h et 18 h ?

En été, l’heure du vol compte : « En journée, le sol est chaud et l’air chaud monte. La nature ayant horreur du vide, il est immédiatement remplacé par de l’air froid : ça crée des turbulences. On ne maîtrise pas grand-chose avec les vents thermiques. Imaginez-vous sur l’autoroute à 130 km/h et, tout à coup, une main de géant vous déporte 4 m à droite, puis à gauche : c’est dangereux ! ».

En cas de temps orageux ou de vent trop fort, les vols peuvent être reportés. Des envols sont programmés jusqu’à vendredi 9 septembre hors meeting.

Le chiffre : 1 000

Les ballons des Montgolfiades de Metz « voleront entre zéro et 1 000 mètres d’altitude », précise Laurent Lajoye, président de l’Association des pilotes de montgolfières de Moselle. Quand on sait que le mont Saint-Quentin culmine à 358 m, on imagine que, de « Là-Haut » – pour reprendre le titre du long-métrage des studios Pixar -, la vue doit être époustouflante…

La phrase : « Mon vol le plus émouvant a été le tout premier…  aux Montgolfiades »

Laurent Lajoye a 1 700 vols en montgolfière à son actif. Abonné aux exploits – notamment la traversée de l’Atlantique en 2000 avec Christophe Houver -, l’aéronaute, qui est également PDG des Bronzes d’Industrie à Amnéville et président d’UEM, est resté nostalgique de son premier vol, en 1989, au plan d’eau à Metz. « Ce jour-là, j’ai décidé de devenir pilote ! » Et bientôt inspecteur de ballon.

Son plus beau souvenir ? « C’était en 2007 – lorsqu’il a battu le record de France de longue distance en reliant Metz à Cahors, soit 650 km. À 5 000 m d’altitude, à hauteur de Montluçon, on embrassait les Pyrénées, les Alpes et le Massif central d’un seul regard. Il y avait une pureté d’air incroyable ! »

Céline Killé (Le Républicain lorrain)