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Montage de la future flèche de Notre-Dame de Paris : répétition générale à Briey


La répétition était impressionnante. (photo AFP)

Un nouveau moment clé « incroyable » dans l’histoire de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris : ingénieurs, architectes et charpentiers ont assisté, jeudi à Briey (Meurthe-et-Moselle), à une répétition générale du montage du premier étage de sa fameuse flèche.

Soutenue par une grue, pilotée délicatement, par petits à-coups afin de ne pas l’endommager, l’une des parties du fût de la future flèche de Notre-Dame de Paris va venir s’emboîter dans le reste de la structure, montée « à blanc » à quelques dizaines de mètres seulement de l’atelier où sont conçues toutes les pièces de bois de la complexe charpente, en Lorraine.

« C’est incroyable, vous vous rendez compte », commente, aux premières loges, le Général Jean-Louis Georgelin, en charge de la supervision de la reconstruction de la cathédrale. Tous les yeux sont rivés sur la pièce, qui s’insère parfaitement dans la structure déjà en partie montée.

Cette pièce, élevée dans les airs et posée avec précision, pèse à elle seule près d’une tonne. Chaque partie du fût, prise isolément, est fragile. Mais « une fois tout assemblé, c’est très rigide », souligne Patrick Jouenne, gâcheur (responsable du chantier) de la reconstruction de la flèche de Notre-Dame.

Le fût, construit en bois massif, comporte 285 pièces, 350 assemblages, et pèsera, une fois entièrement monté, 120 tonnes pour 19 mètres de hauteur. Vingt-quatre pièces se croisent même dans un assemblage spectaculaire, appelé le « nœud X ». Chaque détail compte.

« Donner le meilleur » 

Avant la phase spectaculaire de montage de ces éléments composant la future flèche, un travail de fourmi a été réalisé, en partie « invisible », avec de nombreuses études.

Les plans, extrêmement complexes, ont été présentés par les ingénieurs, architectes, et autres corps de métiers impliqués dans ces recherches préliminaires, qui doivent aussi prendre en compte la rétractation du bois, au fil du temps.

« Tous les nœuds, toutes les géométries sont différentes » et nécessitent donc d’imaginer des centaines de plans d’assemblage, souligne Soline Pierrat-Bonneval, ingénieure à Etude charpente et structure bois, un bureau d’ingénierie. Un millier de points de calculs ont aussi été réalisés afin de créer « un jumeau numérique » de la flèche originelle, selon un porte-parole.

Plus de 1 600 combinaisons de calcul ont permis d’anticiper tous les évènements qui pourraient avoir une incidence sur le fût, comme la neige ou le vent. Puis, dans ce grand entrepôt entièrement dédié au chantier à Briey, des dizaines de charpentier s’attèlent, plans sous les yeux, au travail précis du bois. Un « honneur », une « chance », et surtout « beaucoup de fierté », pour Clément Leyris, l’un deux.

« On perpétue une tradition, on participe à la restauration d’un des plus beaux monuments français. Il y a de la pression, il faut se donner, apprendre et donner le meilleur de soi-même », confie Lucien Monchablon, un autre charpentier.

« Mi-parcours » 

« Nous sommes à peu près à mi-parcours », dans la reconstruction de la flèche de Notre-Dame, voulue à l’identique de celle originalement pensée au XIXe siècle par Eugène Viollet-le-Duc, s’est réjoui devant la presse et des élus locaux l’un des porte-parole du chantier. La reconstruction de la flèche a débuté en mars dernier.

Une fois le fût entièrement monté « à blanc », dans cette phase de test en Lorraine, celui-ci sera démonté et acheminé en camion à Paris, où il sera reconstitué sur le chantier de Notre-Dame. Une fois terminée, la flèche pèsera « à peu près 370 tonnes » et mesurera 53 mètres de haut, au-dessus des murs, précise Patrick Jouenne.

En mars dernier, le tabouret, la partie inférieure de la flèche, avait également été monté « à blanc ». Lui mesure « 5,50 m en dessous des murs, donc ça fait à peu près 59 mètres de haut », au total, a-t-il encore noté.

Pour le général Jean-Louis Georgelin, « à la fin de l’année, nous verrons la flèche dans le ciel de Paris et nous verrons les fermes posées, à la fois sur les transepts, la nef et le chœur, et finalement on retrouvera la silhouette de la cathédrale ».

Cette dernière pourrait rouvrir en fin d’année 2024. Il s’agira d’un « succès qui nous dépasse tous (…) Ce sera le succès de la France », a souligné le général Jean-Louis Georgelin.

 

Un commentaire

  1. Ces français-là sont un exemple pour tous. Ils permettent encore d’espérer.
    Si seulement les bureaucrates qui croient diriger le pays pouvaient en prendre de la graine….

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