Un important dépôt sauvage de déchets dans la rue Jean-Jaurès suscite la colère des habitants.
«C’est une situation dramatique, mais que voulez-vous faire ? », assène excédé un résident de Mont-Saint-Martin. Avant les petits travaux d’aménagement de la voirie, rue Jean-Jaurès, cet habitant qui travaille au Luxembourg empruntait cet axe tous les jours. Un dépôt sauvage d’ordures s’amoncelle au bord de cette route située à proximité d’un lotissement récemment construit. « Ça fait tache dans le paysage. » Dans les sacs d’ordures qui jonchent le sol s’accumulent des vêtements, fauteuils déchiquetés, produits alimentaires, pneus, bois, plâtre, etc.
Sur les réseaux sociaux, des internautes partagent des courtes vidéos montrant ce bout de rue, à l’entrée de la ville (côté Luxembourg), envahi par les détritus. Les commentaires postés sous celles-ci sont explicites puisque certaines personnes constatent avec désarroi et désolation le va-et-vient de véhicules. Et, ce, depuis des semaines. « On ne va pas se mentir, on voit des voitures luxembourgeoises ou belges circuler à la nuit tombée et jeter précipitamment des sacs entiers.
Le lendemain au réveil, le monticule de déchets a doublé de volume », révèle une mère de famille. Des scènes récurrentes dont les citoyens propriétaires ou locataires d’appartements dans ce quartier de haut standing sont victimes. Abattus, « certains reconnaissent qu’ils ne peuvent rien faire parce que tout se fait en cachette ».
La poubelle des pays frontaliers
D’ailleurs, le problème des poubelles déversées n’importe où agace et énerve à Mont-Saint-Martin. «Moi, je trie mes déchets. Je me sens responsable de la planète que je vais laisser à mes enfants. Parfois, je me demande si tout ceci est vraiment utile», prend conscience la jeune maman. «Tous ces déchets, c’est écœurant, tout simplement. C’est de l’incivilité.» Joint par téléphone, Serge de Carli, le maire de la commune, ne cache pas, lui aussi, son agacement. Il connaît bien l’emplacement de ce dépôt sauvage puisque c’est la cinquième fois que les agents le nettoient.
«Dès que tout est propre, on voit réapparaître des ordures 48 heures après», exprime le premier édile qui précise qu’au Luxembourg et en Belgique, la gestion des déchets est payante. Et ça coûte très cher. Ce n’est donc pas surprenant que Mont-Saint-Martin devienne la poubelle des pays frontaliers. «Il faut que l’on se mette autour de la table avec nos voisins pour trouver des solutions. » Dans quelques jours, le maire fera poser des glissières et un merlon après avoir nettoyé une énième fois l’espace. Est-ce que ce dispositif suffira? Affaire à suivre.