Relancée à l’initiative du maire de Woippy il y a peu, l’idée d’un monorail assurant la liaison Metz-Luxembourg n’est pas tout à fait neuve. Soutenue par Anne Grommerch en 2015, elle avait déjà été proposée par le maire de Terville, Patrick Luxembourger, en 2006…
Les grandes idées doivent mûrir longtemps avant d’être concrétisées. C’est ce que se diront tous les optimistes en pensant au projet de monorail vers le Grand-Duché dont Cédric Gouth, le maire de Woippy, vient de relancer le projet lors de la récente visite de Jean Rottner en Moselle. Une confidence dans laquelle le maire de Thionville et celui de Terville étaient déjà l’un et l’autre. Mais au-delà de ce secret partagé, on retiendra que la version présentée au président de la Région Grand Est la semaine passée a un petit quelque chose de déjà-vu. Et même revu… Bien sûr, le grand mérite de la technologie chinoise SkyRail est d’être peu consommatrice de foncier, puisque les piliers qui soutiendraient le monorail pourraient être implantés entre les voies de l’A31. L’idée défendue par feu la députée-maire de Thionville en 2015 avait ce même avantage. Autre avantage : avec une capacité d’emport de 30 000 voyageurs par heure, le SkyRail constituerait une véritable alternative à la route et au rail classique. Enfin, son coût relativement modéré – estimé à 600 M€ – en fait une idée qui n’a rien de délirante.
La concurrence de l’A31 bis…
Sur ce dernier point, c’est le papa de l’idée même de solution rail rapide et dédié à la desserte directe du Grand-Duché, Patrick Luxembourger, qui se dit que tout vient à point à qui sait attendre. Et encaisser les coups. Car pour le maire de Terville, ce projet constitue un épisode de plus dans un combat qu’il mène depuis plus de dix ans et qu’il a encore poursuivi en obtenant l’étude de la solution de monorail suspendu Supraways l’an passé. Petit retour en arrière : décembre 2006, le maire de Terville présente son idée de tram-train, qu’il baptisera VITAL, manière de RER nord mosellan vers Luxembourg. L’essentiel des caractéristiques (sauf la technologie monorail) est déjà dans cette impulsion initiale. Pourtant, c’est le début pour lui d’un long chemin de croix qui débute pour l’initiateur de VITAL…
Les déboires de Patrick Luxembourger liés à son militantisme au service d’un projet qui, selon lui, peut et doit être mené « au service des frontaliers » seront de deux natures : politiques mais aussi technico-administratives. Car l’élu en a aujourd’hui la conviction : « Au fil des ans et des rendez-vous que j’ai pu avoir avec des responsables politiques, aussi bien français que luxembourgeois, de Lydie Polfer à Jean-Pierre Masseret en passant par Anne Grommerch, l’idée a toujours séduit. Et pourtant, au dernier moment, il y a toujours eu un revirement. Au soutien du projet d’A31 bis ». Un « concurrent » dont le maire de Terville ne cesse de dire tout le « bien » qu’il pense…
Hervé Boggio / Le Républicain Lorrain