Installée en ville depuis des années, la tendance de l’habillement en seconde main arrive dans la province de Luxembourg.
Qui n’a jamais craqué pour un joli pull en brocante ou sur Vinted ? L’habillement en seconde main est à la mode depuis longtemps, mais peine à être tendance en dehors des villes. Pourtant, alors que de plus en plus de personnes peinent à joindre les deux bouts avec les crises successives, l’habillement devient l’un des derniers budgets dans lequel couper et de plus en plus de personnes se tournent vers les boutiques d’occasion. Une bonne chose quand on sait que l’industrie de la mode est la deuxième plus polluante au monde et que les vêtements neufs, parfois peu ou pas portés, coûtent cher et sont souvent fabriqués dans des conditions inhumaines.
Pour toutes les générations, fréquenter les friperies ou magasins de seconde main devient alors une obligation économique, un réflexe écolo ou une envie de consommer autrement. Une fois chassées les idées reçues, on se rend compte que si l’on ne trouve pas toujours exactement ce qu’on veut, les magasins de seconde main regorgent de belles pièces, parfois sorties quelques mois avant, de grandes enseignes aussi, en parfait état. Ou carrément de vrais trésors vintage qui reviennent à la mode! Le tout en beaucoup moins cher. Et cela tombe bien, car de bonnes adresses chez nous, il y en a plus qu’on ne le pense!
Rétro Kilo, c’est le nouveau bijou qui a ouvert cet été à Athus (7, avenue de Luxembourg). Une boutique pétillante lancée par Cindy Léonard fin juillet. «Je m’habille depuis mes 14 ans en friperie, c’était donc un choix évident, écologique et économique. Comme tout le monde, j’ai toujours cherché les bonnes affaires. J’ai donc décidé d’en proposer aussi !» Le pari restait risqué, dans une province où ce n’est pas encore dans les habitudes. «Je veux que les gens puissent voir d’eux-mêmes que la seconde main, ce ne sont pas des vêtements vieux ou démodés, mais des pièces magnifiques qui sont parfois même neuves !»
Des convictions avant tout
Chaque article est sélectionné avec soin et le neuf côtoie le vintage, comme les indémodables jeans Levis, les marques intemporelles… Et particularité de la boutique, ici tout est vendu au kilo. «Je veux casser cette idée des marques et plutôt revaloriser le tissu par rapport à son poids, pour que tout le monde puisse avoir accès aux mêmes pièces.» Niveau fréquentation, il y a tous les profils : jeunes, moins jeunes, de milieux sociaux divers. Preuve que la tendance séduit et s’étend. Et pour les curieux, Cindy Léonard met toutes les pièces en photo sur sa page Facebook, avec prix et possibilité de réservation et même d’envoi.
À Arlon, Have It est la nouvelle adresse tendance du centre piétonnier (23, Marché-aux-légumes), l’enseigne où faire de bonnes affaires en faisant du bien à la planète et à son portefeuille. Cette boutique branchée, on la doit à Alice Chioccolini, qui a ouvert son enseigne en mai dernier. Un pari fou, puisqu’elle lance la première friperie pour adultes d’Arlon, un savant mélange de vrais trésors vintage et de pièces actuelles. «Je rêvais d’ouvrir ma boutique depuis longtemps, mais proposer des vêtements neufs n’avait pas vraiment de sens pour moi, explique la jeune femme. Je suis quelqu’un d’anticonsommation, antipollution, qui croit profondément en la seconde main et en un mode de vie plus responsable.» Et chacune des pièces qu’elle propose est soigneusement choisie. «Je travaille avec deux fournisseurs et je sélectionne chacun des vêtements ou accessoires que je propose. Il était important pour moi de proposer des pièces uniques, des perles que je déniche pour donner une atmosphère, un univers à ma boutique.»
Sportswear, casual ou chic, vintage ou carrément rétro : toutes les bourses ici trouvent leur compte. Une partie est vendue au kilo, l’autre à prix fixe. Des prix doux, qui cassent encore l’idée que pour bien s’habiller, il faudrait s’habiller cher. Et pour ceux qui aiment les marques, c’est encore gagné : «J’ai de très belles marques, soit de luxe, soit d’anciennes marques vintage qui reviennent beaucoup aujourd’hui. Il y en a vraiment pour tout le monde, des jeunes ados aux plus âgés, hommes, femmes…» Une adresse déjà incontournable.