Avec plus de 100 000 travailleurs frontaliers français et plus de 50 000 Belges, les routes pour accéder au Luxembourg sont déjà sursaturées. Sans compter le problème des poids lourds qui viennent faire le plein à Rodange et qui bloquent la N804.
« Nous avons organisé cette réunion sur les problèmes de mobilité dans le pays des trois frontières. Nous voulons créer un collectif transfrontalier afin de trouver des solutions car la situation devient infernale. La semaine dernière, il y a eu un accident à Rodange et un sur la RN52 (entre Aumetz et la frontière luxembourgeoise), le trafic a été complètement paralysé », analyse Jean-Paul Dondelinger, bourgmestre d’Aubange (Belgique) et hôte de cette réunion en mairie d’Athus, en Belgique.
« Nous agissons dans différents domaines, dont la mobilité, précise Serge De Carli, maire de Mont-Saint-Martin. Le problème des poids lourds au Luxembourg impacte beaucoup le pôle européen de développement et entraîne une thrombose de la collectrice (N830 en Belgique puis E44 au Luxembourg, NDLR). Nous devons trouver les moyens de parler entre nos trois pays au sein d’un collectif durable. Nous dépendons du Luxembourg au niveau de l’emploi. L’idée est de proposer des actions utiles à tous. »
« Le problème est que tant que l’État dominera, nous n’aurons pas plus de pouvoir au niveau local », ajoute José Pluvinet, maire de Morfontaine.
150 000 frontaliers français en 2030
Et l’histoire de la possibilité d’une A31 payante côté français ne réjouit pas les membres du collectif. « Actuellement, 35 000 voitures et 4 000 poids lourds circulent sur la RN52 et une bonne partie poursuit sur l’E411 en Belgique. Si cela continue, il va y avoir une paralysie générale. Actuellement, il y a plus de 100 000 frontaliers français et 50 000 Belges. En 2030, il est prévu 150 000 frontaliers français et environ 75 000 Belges. Il va falloir rapidement mener une réflexion globale », annonce Jean-Luc André, conseiller municipal à Longwy et spécialiste des problèmes transfrontaliers.
L’attentisme doit prendre fin
« De toute façon, il faut faire comprendre aux hommes politiques et aux représentants de l’État que nous sommes au cœur de l’axe nord-sud de l’Europe. Sur l’A31 par exemple, au lieu de passer l’axe Metz-Nancy en 2×3 voies, on ne fait rien. Plus de 100 000 véhicules franchissent le viaduc de Richemont tous les jours », souligne Jean-Luc André. Une A31 dont on entend parler depuis trente ans et où rien n’est réalisé depuis autant d’années. Il est urgent d’arrêter d’attendre et de passer aux actes.
Stéphane Malnory / Le Républicain Lorrain