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Meurthe-et-Moselle : il se prend pour Jésus-Christ et se déchaîne à coups de laisse de chien


(Photo : Le Républicain Lorrain)

Un homme d’une quarantaine d’années a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir agressé son épouse, l’amie de cette dernière et un gendarme. Le prévenu qui n’avait jamais fait parler de lui auparavant est hanté par des délires mystiques. Ce qui inquiète son fils et le tribunal judiciaire de Briey.

Il n’a pas été extrait de sa cellule, pour un problème de procédure. Du coup, le quadragénaire a comparu en visio-conférence devant le tribunal judiciaire de Briey. L’homme est poursuivi pour un déchaînement de violence, début août, dans une commune des environs de Jarny. En couple depuis neuf ans et marié depuis un an, le comportement de ce père de famille a basculé en début d’année.

De Lucifer au Messie

À cause de son appétence pour les phénomènes mystiques et dans un premier temps son admiration pour Lucifer. Son épouse, absente à l’audience, s’est d’abord inquiétée. Puis, les discours de son mari sont devenus de plus en plus délirants jusqu’à atteindre un point de non-retour. Et la rupture. Ce que le mis en cause a eu du mal à digérer. Dès lors, il s’est mis à la suivre, à lui interdire de voir ses amies.

À la menacer si elle n’obéissait pas. Jusqu’à cette soirée du 9 août où tout a basculé. Des témoins rapportent avoir vu l’homme, ce soir-là, se promener torse nu et s’arrêter dans les champs pour effectuer des incantations. Son fils aussi l’a croisé alors qu’il rentrait du Luxembourg. Dans son témoignage lu durant la comparution, le jeune homme raconte que son père venait d’acheter de gros clous et qu’il craignait d’être crucifié le 28 août, jour de ses 43 ans. Que tout était écrit depuis sa naissance, que son prénom était une traduction moderne de Jésus-Christ.

Dix jours d’ITT

Et ce délire va aller crescendo. Il se présente chez son ex-femme, lui hurle dessus, la menace. Cette dernière parvient à s’échapper et à trouver refuge chez le maire de la commune. Alors, le quadragénaire s’en prend à l’amie de sa compagne qu’il voit rentrer chez elle en voiture. Là, il bondit du fourré dans lequel il s’était caché avec son chien. Décroche la laisse en métal et s’en sert pour briser une vitre du véhicule.

La conductrice excédée sort pour se défendre, frappe son agresseur à la tête et aux testicules. En retour, elle se prend de violents coups de laisse dans les jambes, lui occasionnant une ITT de plus de 10 jours. Les forces de l’ordre sont appelées à la rescousse. Un gendarme qui tentait de l’interpeller est molesté à tel point qu’il est obligé de faire usage de son pistolet à impulsion électrique pour le neutraliser.

À la barre, le mis en cause nie ce qui lui est reproché. Il se dit la proie d’un complot, assure qu’il va bien. Que les témoignages de ses proches sont faux. Rappelle qu’il n’a jamais fait parler de lui auparavant et que la véritable victime, c’est lui.

Le procureur, Eurydice Lorent, réclame six mois de prison avec, entre autres, un sursis assorti d’obligation de soins. Réquisitions suivies par le tribunal judiciaire de Briey. L’homme incarcéré depuis un mois en attendant son jugement a été remis en liberté à l’issue de l’audience.

Romuald Ponzoni (Le Républicain Lorrain)

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