Il y a presque dix ans, les attentats de Charlie… le club de la presse de Metz de plancher sur un programme spécial pour le 9 janvier.
«Nous étions des milliers à marcher ensemble. Près de 45 000 selon les organisateurs. Et les organisateurs, eh bien c’était nous, des journalistes ! », envoie Philippe Marque, président du club de la presse de Metz, tout en projetant sur grand écran l’album photo des rues de Metz, ce 11 janvier 2015.
Une ville noire de monde et des citoyens venus dire non à la barbarie, à toutes les formes d’extrémisme aux allures de faucheuse, qui venait alors de prendre la vie à des journalistes, pigistes et collaborateurs de Charlie Hebdo, à des policiers, à cette rédaction parisienne qu’aucun uniforme n’avait pu sauver des fous. C’était il y a presque dix ans et comme l’ensemble de la population française et au-delà, les journalistes n’ont pas oublié. La plaie, ouverte, ne compte plus les infections. La liberté de dire, elle, n’a jamais autant été chahutée. « Nous nous devions de faire quelque chose… »
Le programme est encore à l’élaboration mais les grandes pistes se dessinent. Philippe Marque, avec à ses côtés deux autres journalistes, Frédéric Schnur et Cédric Rouillon, envoient de concert quelques belles festivités. Le 9 janvier, la date est à marquer d’une pierre blanche, aura lieu la toute première édition de Place de la presse, dans un des salons de la gare de Metz. Des heures à passer ensemble, pour aller à la rencontre des journalistes de la presse quotidienne régionale, qu’ils soient de la presse écrite, de la télé ou de la radio et du web. Une sorte de think tank où aucun sujet ne sera tabou, où la liberté de la presse sera portée en étendard, justement. «Nous n’avons pas tant que ça de moments pour nous retrouver, de moments pour échanger sur nos pratiques, sur la manière de faire évoluer notre métier», détaille Cédric Rouillon. Et il a raison.
Un rendez-vous tout public
L’Université de Lorraine sera là aussi, représentée par des enseignants-chercheurs, par des étudiants. Le Grand Est également qui, durant plusieurs mois, a planché sur un journal des attentats de Charlie Hebdo. Des potaches, des profs, des journalistes y ont apporté leur pâte et le canard sera à voir. Autant qu’une exposition itinérante que 300 établissements lorrains découvriront également dès 2025.
Ce 9 janvier prochain, on parlera aussi des dessinateurs de presse, de cette intelligence artificielle qui s’invite dans les rédacs et joue les chamboule-tout, de fake news, forcément… Les journalistes présents, eux, tenteront d’apporter leur éclairage, expérience de terrain en bandoulière. Celle qui ne les quitte jamais. Un rendez-vous tout public, en quelque sorte !
Pour s’inscrire à la journée du 9 janvier 2025, il faut se rendre sur le site https://presse-metz.org.
S.-G. Sebaoui
(le Républicain lorrain)