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Metz : une folie destructrice dans la rue Serpenoise


(Illustration : RL)

Chargé d’alcool et de médicaments qui auraient dû l’assommer, le prévenu s’est transformé en une tornade destructrice dimanche, rue Serpenoise.

Vous aviez pris de l’alcool et des médicaments, je sais », renvoie le président Castelli à Fabrice Grangier qui, à chaque question du magistrat sur ses exploits dominicaux, sort toujours cette même phrase pour expliquer son comportement. L’effet conjugué de la bouteille et de la pharmacie ont nettoyé sa mémoire aussi bien qu’une tête de loup chope les toiles d’araignées au plafond. Celui de ce Messin de 38 ans était lui-même très bas ce 2 avril au point de voir le prévenu céder à une folie destructrice dans la rue Serpenoise.

Il s’offre la vitrine d’un salon de coiffure avant d’y entrer et de soulager le fond de caisse de ses 15 €. Le détail semble le surprendre. Avec 1 070 € de rappel de RSA en poche, il n’avait pas besoin de cette aumône. Fabrice Grangier est tout aussi étonné de la suite du récit, et des dommages causés sur sept voitures et une moto dans un parking souterrain tout proche.

« Je ne me souviens pas »

« En l’espace de quelques minutes, on a l’impression d’une tornade », illustre le procureur Thomas Bernard. Aussi tonique à la barre que Gaston Lagaffe un jour de grosse fatigue, le trentenaire déconcerté par son efficacité marmonne des « je ne me souviens pas » à peine audibles.

« J’aime l’adrénaline, c’est pour ça que je fais des conneries », a-t-il dit en procédure. Pas sûr que ce soit si volontaire que ça. Hydraté à la bière et rassasié d’anxiolytiques, il était en réalité énervé par le fait d’avoir été temporairement viré du foyer dans lequel il avait conduit sa nouvelle chérie et par le décès de son père un mois plus tôt. Un mauvais karma et l’alcool l’ont subitement transformé en cocotte-minute. Il a explosé au moment où il ne le fallait pas.

Sorti de prison le 15 décembre, Fabrice Grangier « est toujours sous le coup d’une mise à l’épreuve », rappelle le parquet qui, devant le risque de réitération, demande 2 ans ferme et un mandat de dépôt.

« Je défends un homme qui a eu des difficultés », plaide Me Arnaud Vauthier. « Un pauvre type » conscient a posteriori de ses erreurs contre lesquelles le parquet vise trop haut, ajoute le conseil. Il a autant de place pour inviter le tribunal à la clémence, qu’une gymnaste sur une poutre olympique. Et ça ne passe pas. Fabrice Grangier prend 2 ans qu’il est parti purger de suite à la maison d’arrêt.

Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)