Pourquoi les associations organisent-elles des «job dating» de bénévoles ? Le monde économique et celui de l’intérêt public se rapprochent.
La France compte 22 millions de bénévoles. La plupart donnent un peu de temps aux petites associations de village ou de quartier. Ils entraînent les gamins au foot, font des gâteaux pour la kermesse, récupèrent des vêtements pour les donner aux plus démunis et, souvent, cumulent les actions bénévoles… Près de huit associations sur dix sont de cet acabit modeste et tissent un réseau dense d’entraide et d’animation dans tout le pays.
Les associations qui emploient du personnel salarié ne représentent que 13 % de ce secteur. Pourtant, ce sont elles que l’État met en haut de la pile des subventions, car elles sont génératrices d’emplois. Depuis 2014 et la loi sur l’économie sociale et solidaire, la fabrication de passerelles entre le monde du travail et celui des associations s’est accélérée.
En juin dernier, le Conseil économique et social a rendu un avis sur l’engagement bénévole, la cohésion sociale et la citoyenneté. Il en est sorti des préconisations autour de quatre axes. Le premier tend à faciliter le bénévolat (nouveaux droits, pas de contrepartie à la perception des minima sociaux). Le second propose de valoriser les bénévoles (favoriser le congé engagement, crédit d’impôts pour les frais engagés). Le troisième s’attaque à la formation et à la reconnaissance des compétences et, enfin, le quatrième axe met en avant la mesure du bénévolat et de ses effets.
Retrouver du sens
Vœux pieux ? Peut-être. Mais en attendant, les bénévoles répondent présent, même si le renouvellement des effectifs est parfois laborieux. Pour David Marini, référent vie associative au CRI-BIJ (centre de ressources et d’information des bénévoles, à Metz), si elles veulent renouveler leur vivier, les associations doivent se questionner sur l’actualité de leur projet, de leur fonctionnement, etc.
«Être bénévole, c’est être à l’école de la démocratie», estime David Marini. Un terrain de jeu sur lequel s’exercent les négociations, l’échange des points de vue, l’organisation commune des actions et de la gouvernance. Même si les enjeux ne semblent pas importants vu de l’extérieur, on peut être bénévole dans un club de tir à l’arc et ressentir une souffrance psychologique importante du fait de relations viciées ou d’un management démobilisateur, par exemple. Être bénévole, c’est donner de soi, de son temps. Toute attaque là-dessus peut être dévastatrice. Des bénévoles ont déjà fait des burn-out.
A contrario, certains salariés écœurés par le monde de l’entreprise se sont ressourcés auprès des associations et témoignent sur les forums. Car le plus souvent, le bénévolat est un élan enthousiaste, joyeux, qui répare des traumatismes personnels et permet de s’épanouir, de trouver un sens à ses actions.
«Tout seul, c’est difficile»
Félix Sikadi Toxac arpente l’espace dédié aux stands des associations en recherche de bénévoles, ce jour-là au Foyer des jeunes ouvriers de Metz. Il a 17 ans et voudrait faire du bénévolat. Arrivé du Cameroun voilà un an, il est en première bac pro au lycée André-Citroën à Marly et loge lui-même dans un foyer d’étudiants isolés. «J’ai déjà dormi dehors. Les situations de détresse, je connais, alors je veux aider les gens.»
Mais il raconte aussi qu’une vieille dame a eu peur lorsqu’il lui a proposé de porter ses courses… «Beaucoup de gens ici sont réticents à se faire aider. Je ne peux pas faire du bénévolat tout seul, j’ai essayé, mais je ne connais pas bien la France, ses administrations, ses associations.» Après avoir discuté avec différents représentants des associations présentes, il penche pour la Banque alimentaire. Il dit encore qu’il voudrait aider les jeunes comme lui, parle de la foi que lui a transmise sa mère. «Elle m’a appris à aider.»
«Une paix intérieure»
Bernard Carrara a quatre fois 20 ans et l’esprit clair. Il raconte : «Je suis bénévole depuis l’âge de 19 ans. J’ai vécu la catastrophe de Fréjus, j’étais militaire. J’ai vu des personnes se porter au secours de blessés, se pencher sur les cercueils. De retour à Villerupt, après mon service militaire, je me suis engagé chez les donneurs de sang et à la Croix-Rouge. Je voudrais voir disparaître la misère. À l’époque, les responsables des associations étaient des bourgeois, il y avait même une baronne. Moi, fils d’ouvrier, je pouvais accéder à ces gens-là. J’ai découvert par le bénévolat qu’il était possible de briser les classes sociales.» Depuis 2002, Bernard est bénévole au Foyer des jeunes ouvriers de l’abbé Risse, à Metz. Il parle des résidents en disant «mes jeunes», il a monté l’intendance pour que tous puissent manger à leur faim. «Cela m’apporte une paix intérieure.» Son épouse Francette sourit. Elle-même est bénévole dans une maison de retraite.
Cet article c’est du n’importe quoi. Il y a confusion énorme entre emplois et bénévolat. L’URSSAF va être contente en lisant ces conneries. Elle va pouvoir aller redresser les associations pour travail dissimulé.