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Metz : Un tableau bat des records aux enchères


Le tableau «Jeune fille lascive» du peintre Jean-Baptiste Greuze s’est vendu à un prix record à l’hôtel des ventes de Metz. (Photo : dr)

Dimanche 30 novembre, un tableau du peintre français du XVIIIe siècle Jean-Baptiste Greuze s’est vendu à 482 600 euros à l’hôtel des ventes de Metz.

«La salle était sidérée.» Par ces mots, Suzanne Fletgen, restauratrice d’œuvres d’art et spectatrice de cette vente aux enchères, plante le décor.

Dimanche 30 novembre, le tableau du peintre français du XVIIIe siècle Jean-Baptiste Greuze Jeune fille lascive s’est vendu à 482 600 euros, frais compris, lors d’une vente aux enchères qui s’est déroulée à l’hôtel des ventes de Metz.

«C’est, de loin, la plus belle enchère qu’on ait eue, affirme Me Laurent Martin, commissaire-priseur lors de la vente. Avant cela, les meilleures se situaient entre 200 000 euros et 300 000 euros.»

L’œuvre n’est pas un record pour un Greuze. Selon le site internet France estimations, la vente record pour un tableau de l’artiste s’est déjà élevée à plus de 1 800 000 euros.

«On est très contents de ce qu’il s’est passé, mais l’œuvre avait un léger handicap, estime le commissaire-priseur. Elle était légèrement érotique, avec un sein découvert. Cela peut couper l’accès à certains enchérisseurs.»

La mise de départ était relativement basse, à 50 000 euros. Chaque enchérisseur augmentait timidement de 1 000 euros, puis le commissaire-priseur est passé à 5 000 euros et, rapidement, deux d’entre eux, à distance, sont sortis du lot.

Grâce aux clercs, téléphone à la main, les spectateurs pouvaient suivre ce mano a mano. «J’avais l’impression d’être à Roland-Garros, s’enthousiasme Suzanne Fletgen.

À partir de 200 000 euros, les deux acheteurs se renvoyaient la balle à coups de 10 000 euros. C’était extrêmement spectaculaire, une réelle pièce de théâtre !» Chaque enchère était accompagnée d’un souffle de la part de la soixantaine de spectateurs qui ne s’attendaient pas à voir partir le tableau à un tel prix.

Une œuvre datant des années 1770

«Il y avait quelque chose d’émouvant, se remémore Suzanne Fletgen. À la fin de l’enchère, les gens se sont retournés vers le tableau et ce n’était plus du tout le même. Leurs regards avaient changé.

Les gens se disaient : « Je ne l’avais pas vu comme il faut ».» Datant des années 1770, l’œuvre a été expertisée et authentifiée par le cabinet Turquin de Paris, référence pour les peintures du XVIIIe  siècle.

Elle y est restée jusqu’à quelques jours avant la vente aux enchères.Une question se pose. Comment une telle œuvre a pu se retrouver à Metz ?

«Ce tableau était une histoire de succession, explique Me Laurent Martin. Il était dans la famille depuis deux générations, mais personne ne soupçonnait que c’était un Greuze ! Cela reste un mystère !»

Simon Guérin
(Le Républicain lorrain)

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