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Metz : un robot intelligent pour désinfecter les pièces du virus


Le robot doit notamment permettre d'éviter aux personnels d'être contaminés. (photo DR/RL)

Un robot désinfecteur, capable de détruire le virus niché dans une salle d’opération ou un réfectoire, a été mis au point par les chercheurs de deux laboratoires mosellans.

Le virus du Covid-19 laisse un peu de lui partout où il passe : dans une chambre d’hôpital, une salle d’opération, un réfectoire, un restaurant, une salle de concert, une entreprise… À charge ensuite au personnel de nettoyage d’enfiler ses mille couches de vêtements de protection contraignantes pour s’attaquer à la désinfection de l’ensemble des pièces et du mobilier y séjournant. Avec ce que cela implique comme prise de risque, pour ces personnes à la mission hautement indispensable, de contracter un virus dont on n’a pas encore tout à fait cerné le fonctionnement complexe.

C’est justement sur cette problématique post-Covid-19 qu’ont travaillé les équipes de professeurs, ingénieurs et techniciens de deux laboratoires de Metz et Niderviller, le LGIPM et Tech-3D, en collaboration avec l’université de Lorraine. «Des équipes ont besoin que cet entretien prenne le moins de temps possible et qu’il soit efficace à 100%, rapporte Nidhal Rezg, dirigeant du laboratoire de recherche messin. Dans un hôpital, les espaces sont utilisés en permanence et ils doivent l’être en toute sécurité. Lorsqu’un patient infecté par le virus quitte une pièce, il faut qu’elle soit rapidement opérationnelle.» Fruit de son travail et de celui de ses équipes : la mise au point d’un robot désinfecteur doté d’une intelligence artificielle.

Trois projets sur la santé

«C’est la touche supplémentaire. Les robots qui déplacent des objets d’une pièce à l’autre existent déjà. Le nôtre, équipé de lampes à ultraviolet à courte longueur d’onde, va évoluer dans une pièce, la scanner, cibler le virus et tout désinfecter. La présence d’UV lui permet de rayonner dans tout l’espace. Il est totalement autonome. Nous avons travaillé sur le développement de cette couche d’intelligence artificielle pour que l’appareil réagisse à la taille de la pièce, ce qui s’y trouve, et surtout, qu’il calcule la trajectoire la plus rapide pour éliminer le virus en modifiant sa génétique.»

Le prototype répond à toutes les attentes de ses géniteurs, reste à le distribuer, à lever des fonds pour son financement, aussi. Le joujou à un coût, atteint les 60 000 à 70 000 euros à la vente, hors taxe. «Il va nous falloir 500 000 euros pour lancer sa production, via la création d’une start-up, explique Nidhal Rezg. Nous avons déjà sollicité la région pour la moitié du montant des fonds, le reste est encore à collecter.»

Ce n’est pas la première fois que les laboratoires associés travaillent ensemble sur la gestion du coronavirus. Un respirateur a été mis au point, déjà, en direction des pays de l’Afrique et du Mexique. Un troisième projet est à l’étude : «On travaille sur l’accident vasculaire cérébral. Précisément sur un simulateur capable de dire si un patient peut, après sa convalescence, reprendre ou non le volant.»

S.-G. Sebaoui (Le Républicain lorrain)