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Metz : un devis de 10 millions pour le cloître des Récollets


La remise en état complète d'un de ses joyaux patrimoniaux, les Récollets, pourrait coûter un bras à la ville. (photo Gilles Wirtz / RL)

Surprise! La Ville de Metz a reçu un devis massue qui l’a un peu tourneboulée.

C’est un peu la contredanse que tu découvres à ton retour de vacances, quand les caisses sont vides et que se profilent les échéances de septembre. À la suite d’un diagnostic minutieux effectué par un architecte agréé par les Bâtiments de France, une estimation des travaux de rénovation du cloître des Récollets est tombée.

Un sauvetage

Si le chantier était engagé incessamment, il faudrait que la collectivité, aidée légèrement ici et là, tire de sa poche un billet de près de 10  millions d’euros. Pour une restauration? Non, un sauvetage. Car les Récollets sont en piteux état. Joli de l’extérieur, moisis à l’intérieur, cet ancien couvent construit aux XIII e et XIV e siècles a échappé de peu à une fermeture administrative l’année dernière.

« Il a fallu entreprendre dans l’urgence des travaux de sécurité. Ça s’est chiffré à 100  000  euros », a dévoilé, mardi, Hacène Lekadir, adjoint à la culture, lors du préambule au conseil municipal qui aura lieu aujourd’hui.

Charpentes vérolées

Une commission de sécurité est passée. Elle a, notamment, réclamé la dépose des fenêtres qui obturaient les arches du cloître. Ainsi, il a repris son aspect originel, mais n’en est pas tiré d’affaire pour autant. Entre toitures percées, charpentes vérolées et percluses de capricornes, et enduis qui se font la malle, l’édifice est au bord du gouffre. Faute d’un entretien régulier et scrupuleux, il va, maintenant, falloir douiller.

Aujourd’hui, une première phase de travaux va être soumise à l’approbation de l’assemblée municipale. Une première facture de 1,2  million d’euros que Metz va devoir prendre en grande partie à sa charge puisque le département de la Moselle ne soutient plus ce genre d’opération et que l’État a réduit la voilure, passant ses subventions de 40  % à 30  % du montant des travaux.

L’État aux abois

« De toute façon, on va avancer par tranche, sachant que l’État nous a dit qu’il ne pouvait aller au-delà de 400  000  euros par an », a indiqué Hacène Lekadir. Premier palier  : l’aile nord.

D’abord l’aile nord

Ces réparations devraient démarrer début 2018. Le chantier englobera le renouvellement des couvertures, le traitement des charpentes, la réfection des enduits et des pierres de taille endommagées, l’isolation des combles et le remplacement des menuiseries du premier étage.

« C’est le bâtiment le plus dégradé , a expliqué l’adjoint à la culture. Aujourd’hui, dans l’aile nord, concrètement, on met des bassines quand il pleut. » De son côté, le maire de Metz, Dominique Gros, a assuré qu’un « rythme de croisière allait être trouvé » pour rénover cet ensemble patrimonial majeur perché sur la colline Sainte- Croix, cœur historique de Metz, où des moines de l’ordre des Cordeliers s’implantèrent en 1230.

Leur succédèrent des récollets ou frères mineurs récollets, à compter de 1602 et jusqu’à la Révolution. Il manque aux parties encore debout aujourd’hui, l’église du couvent et la quatrième galerie du cloître, rasées en 1804.

Thierry Fedrigo (Le Républicain lorrain)