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Metz : un concert du Nouvel an sur les écrans seulement


David Reiland dirigera l’Orchestre national de Metz dans le concert du Nouvel an, diffusé le 1 er janvier sur Alsace 20, Canal 32, Mirabelle TV et Vosges Télévision à 15h puis à 18h sur YouTube (Photo RL : Maury Golini).

Diffusé le 1er  janvier sur les chaînes de télévision locales et YouTube, le concert du Nouvel an de l’Orchestre national de Metz sera capté à l’Arsenal, à huis clos. Une épreuve pour son chef, David Reiland, qui espère réussir à être dans le partage malgré les écrans.

Ce concert du Nouvel an sera votre cinquième concert capté. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Un concert capté, c’est un peu comme l’écrivain face à sa page blanche. Ce qui va nous manquer, c’est le public. Bien sûr, il y aura quelque chose à interpréter et à transmettre, mais on ne ressentira pas la qualité du silence qui existe avant la première mesure ; ce silence qui attend, espère et qui est plein de réjouissances. Jouer dans une salle éclairée et porter le frac ne suffisent pas. Comme disait Nietzsche, la musique est un acteur, d’où mon interrogation : qu’est-ce qui sera perceptible ?

Ce contexte a-t-il fait changer votre manière de travailler ?
Oui, j’ai un peu plus axé ma direction comme s’il s’agissait d’un enregistrement d’un CD. Dans un concert, l’œil entend et le corps écoute. Derrière son écran, les sens sont réduits, donc, en répétition, on a davantage travaillé sur le rendu musical. Le concert du Nouvel an est aussi un moment où je m’adresse plus au public. Il y aura, dans celui-ci, trois interventions de ma part, pour donner un rythme.

À chaque Nouvel an, un face-à-face musical différent…
J’ai tenu à conserver ce concept. J’ai choisi, cette année, un face-à-face entre l’Italie royale et la Vienne Impériale. On débutera par L’Italienne à Alger de Rossini, une ouverture très noble suivie par l’intermezzo explosif de Pietro Mascagni puis l’ouverture de Nabucco de Verdi. Dans une deuxième partie, on passera à Vienne avec des polkas rapides qui n’avaient pas encore été programmées et aux Strauss, père et fils.

Le Beau Danube bleu, cette valse génère de l’émotion

Pourquoi redonner « La Valse de l’empereur » ?

Quand les Italiens crient « Viva V.E.R.D.I ! », cela signifie « Viva Vittorio Emanuele Re D’Italia », comme symbole de l’unification italienne. Or, il se trouve que Victor-Emmanuel était présent à la création de La Valse de l’empereur. Ce fut même sa première rencontre avec la dynastie des Strauss. Je ne pouvais pas manquer cela !

Vous terminerez votre concert avec le tube du Concert du Nouvel an…
On peut donner huit fois de suite Le Beau Danube bleu, cette valse génère de l’émotion. Elle a ce pouvoir d’appartenir à la mémoire collective bien plus que d’autres musiques. D’année en année, je modifie des petites choses pour que ce soit dynamique. C’est la tradition en mouvement ! Vienne termine son concert avec ce morceau et La Fenice, aussi. J’avais, moi aussi, envie de finir avec clin d’œil viennois.

Entretien avec Gaël Calvez (Le Républicain Lorrain)