Deux jeunes femmes ont été arrêtées après avoir volé des bijoux dans un appartement. L’une est condamnée à de la prison ferme ; l’autre, à du sursis.
Deux jeunes femmes serbes de 25 et 28 ans comparaissaient devant le tribunal correctionnel pour un cambriolage commis le 21 avril à Metz. L’une des deux avait été laissée libre après son interpellation. « Madame ne viendra pas de toute façon », énonce avec certitude le président en entrant dans la salle d’audience. Raté, la prévenue est bien venue s’expliquer à la barre.
Les faits reprochés sont simples : à l’aide d’un tournevis, les deux comparses fracturent la porte d’un appartement et dérobent quelques bijoux. Elles sont interpellées alors qu’elles redescendent les étages de l’immeuble. « J’ai cinq enfants, aucun revenu, mon mari m’a abandonnée il y a cinq ans. Je suis quasiment à la rue », raconte la Serbe de 28 ans pour expliquer son geste. « On a fait ça une fois. Moi, j’ai aussi des enfants, je voulais leur payer des nouvelles chaussures », ajoute la plus jeune. Elles se sont rencontrées dans un campement à Longwy, elles vivent désormais en Belgique.
« Votre matériel fait penser que vous avez l’habitude de commettre ce type d’actes », relève le président du tribunal. Un constat partagé par la représentante du ministère public : « La précarité n’excuse pas le cambriolage. Et tout cela ressemble en effet plus à une habitude. En atteste le casier judiciaire de la prévenue de 28 ans, déjà condamnée en Suisse à du sursis pour des vols en réunion. » Cette dernière requiert douze mois d’emprisonnement, avec maintien en détention et révocation de deux sursis antérieurs pour la plus âgée, et six mois avec sursis pour l’autre prévenue dont le casier est vierge de toute condamnation.
L’avocat de la défense souligne la coopération de ses clientes, en particulier de celle qui comparaissait libre : « Et un an avec mandat de dépôt pour un vol de bijoux, c’est énorme. Ces réquisitions me font bondir. Vous jugez surtout son casier judiciaire. Or les faits remontent à un moment maintenant, en 2012 et 2013. Enfin, elles n’ont pas volé pour s’enrichir mais bien parce qu’elles vivent dans une grande précarité. Je vous demanderai donc de prononcer une peine proportionnée. »
Le tribunal décide de condamner la prévenue de 28 ans à neuf mois d’emprisonnement ferme et à la révocation des sursis, ce qui porte la peine à douze mois d’emprisonnement ferme. Son amie est quant à elle condamnée à six mois de prison avec sursis.
F. P. (Le Républicain Lorrain)