Un projectile, vraisemblablement une pierre, a atteint le visage du procureur de la République samedi 6 juin, devant le palais de justice, où la manifestation contre le racisme a totalement débordé. Cinq points de suture ont été nécessaires. Christian Mercuri relativise.
Pas d’interruption totale de travail (ITT) pour le procureur de la République de Metz. Malgré un nez encore tuméfié et cinq points de suture sur les chairs d’une des ailes, le patron du parquet de Metz était de retour au bureau, dès ce lundi matin. « Ils m’ont fait ça bien, je n’ai même pas de pansement ! » relativise le magistrat avec humour. Ce samedi 6 juin, jour de manifestation contre le racisme et les violences policières dans les rues de Metz, l’après-midi du procureur s’est terminé aux urgences de l’hôpital Legouest. Un projectile l’a atteint au visage, alors qu’il se trouvait devant le palais de justice de la rue Haute-Pierre.
« Un œil aurait pu être touché… »
« J’étais au téléphone, en train de rapporter les événements à ma hiérarchie, je venais de prendre des photographies des lieux, et un projectile m’a coupé l’aile du nez. Je me trouvais devant la porte, derrière le cordon de sécurité. J’ai saigné abondamment, alors les pompiers m’ont orienté vers les urgences. Bon, ça va, je m’en sors plutôt bien. Un œil aurait pu être touché. » Christian Mercuri se rappelle qu’il portait un masque chirurgical au moment de l’impact, ce qui l’a forcément protégé de blessures plus graves.
Samedi, la manifestation non déclarée en préfecture, Black lives matter (La vie des Noirs compte, N.D.L.R.) avait plutôt bien débuté. Le cortège, grossi par près de 2 000 personnes selon le maire de Metz, et parti de la place de la République et a déambulé dans l’hypercentre sans poser de problème majeur. C’est une fois les manifestants arrivés à hauteur du tribunal de grande instance, vers 17 h, que les choses se sont gâtées. Des individus ont immédiatement accroché leurs pancartes sur l’imposante porte cochère, tandis que d’autres ont allumé des incendies au pied de l’issue en bois. Des comportements qui ont occasionné d’importants dégâts sur ce mobilier judiciaire classé.
Quinze interpellations, trois personnes déférées
Autant dire que ce lundi matin prend la forme d’une gueule de bois pour quelques-uns des individus en surchauffe interpellés samedi. Quinze au total, dont une grande partie de mineurs. Trois déferrements ont eu lieu ce matin devant un juge. Ils devraient, cet après-midi, être suivis de comparutions immédiates devant le tribunal correctionnel de Metz. Plusieurs procédures sont en cours : des poursuites induites pour dégradations, outrages à personne dépositaire de l’autorité publique, rébellion et jets de pierres.
Rappelons qu’un policier a également été blessé. Le procureur Christian Mercuri précise que la procédure le concernant, après dépôt de plainte, sera instruite par un autre parquet.