Le nombre de patients en réanimation se stabilise au CHR de Metz-Thionville. « Mais ce sont des cas très lourds », déplore la directrice de l’hôpital. Le CHR veut profiter de cette accalmie pour procéder aux interventions chirurgicales qui ne peuvent plus être différées.
1. Des cas très lourds en réanimation
Mardi soir, 70 patients sont toujours en réanimation au CHR de Metz-Thionville. « C’est un chiffre stable alors que nous ne faisons plus de transferts de patients », observe Marie-Odile Saillard, la directrice de l’hôpital. « C ’est donc un plateau, mais un plateau très haut. » Plus que le nombre de patients à prendre en charge, c’est la gravité des cas qui constitue aujourd’hui le principal motif d’inquiétude. « Ce sont des patients très lourds, pour lesquels l’avenir est incertain », soupire la directrice. « À cela, il faut ajouter une augmentation du nombre de patients non-Covid-19 admis en réanimation pour d’autres causes », complète le Dr Sébastien Gette, chef du service.
2. Une offre de soins à bâtir pour les guéris du Covid-19
Néanmoins, chaque patient extubé représente une victoire qui dope le moral des équipes du Dr Gette. Et le CHR travaille à une offre de soins pour ces guéris du Covid-19. « Quand vous passez plusieurs semaines en réanimation, vous perdez des capacités motrices ou neurologiques. Vous avez aussi besoin de kiné respiratoire », indique le Dr Gette. « Les kinés libéraux nous ont proposé leur aide dès le début de la crise », rappelle Marie-Odile Saillard. « Le moment où nous allons avoir besoin d’eux arrive. »
3. Des interventions chirurgicales reprogrammées
Le CHR va donc pouvoir fermer « très progressivement » des lits de réanimation, « tout en gardant la capacité de les rouvrir en moins de 24 heures en cas de deuxième vague ». Le matériel et le personnel libéré vont permettre à l’hôpital de rouvrir des blocs opératoires. « Il faut profiter de cette fenêtre de tir entre la première et l’éventuelle deuxième vague », indique la directrice. « De nombreuses interventions chirurgicales qui ont été différées il y a plusieurs semaines sont devenues pressantes, voire urgentes. » C’est notamment le cas en chirurgie cardiaque ou en chirurgie viscérale.
Encore une fois, les respirateurs seront au centre de toutes les attentions pour la reprise progressive de cette activité chirurgicale. « Pour ouvrir des lits de réanimation en urgence, nous avons utilisé nos respirateurs d’anesthésie qui équipent les blocs. Ces matériels, nous les avons épuisés », constate Marie-Odile Saillard. « Il va falloir les remplacer. Le chef de l’État a indiqué que plusieurs milliers de respirateurs étaient en fabrication. J’espère qu’ils iront en priorité vers les régions les plus touchées par le Covid-19. »
4. Des patients à rapatrier
Enfin, le CHR commence à travailler au rapatriement des patients qui ont été évacués vers d’autres hôpitaux, en France et à l’étranger , au plus fort de la crise. « Nous attendons qu’ils sortent de réanimation pour organiser leur retour », précise la directrice. « Il s’agit de minimiser les risques. » Tous ne reviendront pas : sur les 68 patients mosellans évacués, 6 sont malheureusement décédés dans l’hôpital qui les a pris en charge.
Anthony Villeneuve (Le Républicain Lorrain)