Un dispositif inédit sera déployé pour sécuriser dix jours de spectacles. A événement exceptionnel, couverture du risque exceptionnelle face à un niveau de risque (chroniquement) exceptionnel.
L’exception est élevée au cube dans la sécurisation des 66es fêtes de la Mirabelle dont le maire de Metz, Dominique Gros, n’a pas voulu envisager l’annulation. Il veut « faire vivre la ville avec toutes les manifestations » qui traditionnellement l’animent. « Ma position est politique », soutient l’élu, refusant de céder devant « des gens qui veulent nous imposer leur façon de faire ». Une position qui a sous-entendu une évaluation préalable de la préfecture suivie d’« un gros travail » pour trouver de multiples solutions afin d’assurer le déroulement le plus sûr des dix jours de festivités.
Le marathon des réunions préparatoires tient dans un condensé d’une centaine de pages pour prévenir « autant que faire se peut » une intrusion et réagir à une agression, ajoute le secrétaire général de la préfecture, Alain Carton.
« On a prévu des choses épouvantables pour qu’il ne se passe rien », résume Dominique Gros à propos des détails confidentiels du plan de sécurité, mais « le risque zéro n’existe pas », rappelle le directeur de la sécurité publique de la Moselle, Hervé Niel. « Pour nous, le camion fou, ce n’est plus un problème. Ça a été fait […] Tout ce qui est drone a été pris en compte […] On a essayé de tout imaginer. » Les séances de brainstorming sécuritaire ont pensé un dispositif d’autant plus complexe qu’il intéresse « environ 45 spectacles sur une quinzaine de sites », compte l’adjoint à la culture, Hacène Lekadir.
Concrètement, le village de la Mirabelle sur la place d’Armes sera fermé à toute circulation du 20 au 28 août, y compris le long de la cathédrale et barré par des bacs à arbres (700 kg à 1 t pièce) et/ou blocs de béton ainsi que des véhicules de sécurité. Des éléments identiques vont apparaître sur les places de la Comédie, Saint-Louis, Saint-Étienne, Jean-Paul-II et square du Luxembourg durant les spectacles de rue, du 22 au 26 août.
Pour le grand soir de la Mirabelle (27 août), le jardin Jean-Marie-Pelt sera transformé en fan zone avec quatre points d’entrée et de filtrage par 75 agents de sécurité (venir tôt), une centaine de policiers nationaux, municipaux et des gendarmes mobiles pour sécuriser un public attendu de 30 000 personnes. Une tâche difficile parce que peu de temps avant, il aura aussi fallu sécuriser une autre foule considérable, celle des supporters du match joué en début de soirée à Saint-Symphorien.
Sans supprimer la fête, le parcours du corso fleuri du 28 août a lui aussi été modifié. Il fera deux tours d’un circuit lancé depuis la place d’Armes et passera principalement par les rues des Clercs et Serpenoise pour revenir à son point de départ.
Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)