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Metz : quand les filles se mettent au krav-maga


Efficacité, simplicité, rapidité et maîtrise de soi : avec ses principes, le krav-maga fait école à Metz depuis 2007. Au fil des saisons, les filles sont de plus en plus nombreuses à s’inscrire. (Photo Gilles Wirtz / Le Républicain Lorrain)

Art martial israélien d’autodéfense, le krav-maga attire de plus en plus de filles. La preuve à l’école messine où, sur l’ensemble des 150 licenciés, les effectifs féminins ont fait un bond de 18 à 31 %.

Samedi matin, 10 h 30, parquet du gymnase du square du Luxembourg. Comme pour toutes bonnes disciplines sportives, non sans le salut obligatoire, le cours adultes de krav-maga (combat contact en hébreu) débute par une longue séance d’échauffement. Tout de noir vêtus, ils sont une bonne quarantaine à suivre leur instructeur.

Certes, plus d’hommes que de femmes, mais plus les années passent, et plus elles sont nombreuses à rejoindre les rangs. « Ces deux dernières saisons, leurs effectifs ont fait un bond de 18 à 31 % sur un total de quelque 150 adhérents. Ce qui est surprenant, c’est que chez les 12-16 ans, 50 % de nos ados sont des jeunes filles qui, non seulement se sont inscrites spontanément, mais qui, en plus, sont particulièrement assidues. Chez les femmes, la moyenne d’âge est de 30-35 ans, mais certaines affichent plus de 50 ans », confirme, Serge Cohen.

Pour expliquer ce sursaut, le responsable technique de l’école Krav-Maga 57, reconnue et affiliée à la Haim Zut Federation Israël, avance plusieurs raisons : l’envie de sortir du fitness et de la zumba, mais aussi, et sans doute surtout, le besoin de prendre de l’assurance et de pouvoir se sortir d’une agression. «

Le krav-maga, c’est avant tout un art martial et une méthode moderne de close-combat, dont les techniques et les automatismes sont utilisables en situation d’autodéfense. Malheureusement, on assiste à une véritable confusion et à la naissance de clubs ou d’organisations qui dénaturent l’authenticité de la discipline.

Une rigueur morale est nécessaire afin d’être en accord avec la législation française concernant la légitime défense », insiste Serge Cohen, en évoquant la maîtrise de soi, l’un des principes fondamentaux du krav-maga. L’instructeur l’assure sans sourciller : à force d’entraînements et de mises en situation, les plus timides et/ou les plus frêles, finissent par prendre confiance en elles. Même face à un binôme masculin, fort, grand et musclé…

« Le krav-maga, c’est avant tout un art martial »

Comme sa maman Violaine, Salomé, 17 ans, ne compte que trois séances d’entraînement. Une découverte qui plaît tant à l’une qu’à l’autre. « C’est bien de pouvoir apprendre à maîtriser ses gestes », soufflent-elles d’ailleurs avant une heure et demie de transpiration. Petit brin de fille d’1,60 m pour 47 kilos, voilà déjà un an qu’Anaïs, 17 ans, a rejoint l’école messine : « Je cherchais un sport de contact pour me défouler et me remettre en condition physique, je l’ai trouvé. En plus, à force d’être répétés pour être efficaces, les gestes très techniques peuvent m’être utiles car lorsque je me promène en ville, je ne suis pas toujours rassurée… »

En parallèle à ses fonctions de responsable technique, à 57 ans, Serge Cohen s’est lancé dans la création d’une micro-entreprise Co & Co Training. Derrière la dénomination, à l’adresse des particuliers, l’organisation de sessions dédiées à la sensibilisation et la prévention contre les actes d’agressions physiques et de malveillance.

« J’ai extrait les techniques de parades du krav-maga pour les adapter aux menaces contemporaines. Mon approche est la même que dans le secourisme et à ses premiers gestes qui sauvent », résume-t-il. Point de techniques de percussions donc, mais des conseils en gestion de la communication, de l’attitude et du stress face à une menace.

La demande est telle que la première session prévue le 15 octobre affiche complet. Moyennant 30 € par personne, une deuxième est d’ores est déjà prévue le 4 novembre à la Maison départementale des sports, à Metz. Des stages pratiques complémentaires de self-défense sont également programmés au dojo de Marange-Silvange le 11 novembre.

Le Républicain Lorrain