Quatre membres d’une famille ont comparu mardi soir à Metz, prévenus d’avoir voulu inciter un proche au suicide parce qu’il était homosexuel mais le parquet a requis leur relaxe en raison de la minceur des éléments à charge.
Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré au 23 juin.
Les quatre prévenus, une nièce du plaignant, deux neveux et un parent éloigné, âgés de 25 à 34 ans, ont tous nié à la barre les accusations d’homophobie. Ils ont également nié être les auteurs des courriers anonymes adressés à la victime présumée, Jean-Luc Tritz, 42 ans, à la santé fragile.
« Je te souhaite un bon anniversaire pour tes 38 ans, avant que tu mettes fin à tes jours le plus vite possible (…) connard PD », disait un courrier anonyme qui lui avait été adressé en octobre 2010.
« Suicide-toi », « On te mettra la pression », « Qu’est-ce que tu attends pour passer le cap, tu es gênant pour nous, frères et soeurs, nièces, neveux », affirmaient d’autres courriers dans les mois suivants. Ou encore: « Ne te présente plus dans la famille, la honte pour nous d’avoir une tarlouse parmi nous ».
Ces lettres, M. Tritz « a très bien pu les écrire lui-même, ou les faire écrire par un ami », a soutenu sa nièce à la barre, estimant que son oncle était « mal dans sa tête », « procédurier » et d’une « jalousie maladive ».
Le représentant du parquet a demandé la relaxe pour chacun d’entre eux, car « on n’a pas d’aveux, pas de preuves définitives », a-t-il déclaré, citant notamment le flou des conclusions d’une expertise graphologique.
M. Tritz a fait plusieurs tentatives de suicide ces dernières années, mais elles ne sont « pas susceptibles d’être mises en rapport » avec les courriers anonymes, a-t-il estimé.
Par ailleurs, si un profond différend familial existe bel et bien entre les protagonistes du dossier, « tout ne tourne pas » autour de l’orientation sexuelle du plaignant, a-t-il encore relevé, ne voulant pas d’un dossier « instrumentalisé » à des fins personnelles, sous couvert de la lutte contre l’homophobie.
Tout au plus a-t-il requis une amende de 500 euros à l’encontre de l’un des prévenus pour avoir menacé le plaignant de représailles s’il allait au bout de son action en justice.
AFP