Aujourd’hui, 3 % des déplacements se font à vélo. L’objectif national est de 9 % en 2024. Autrement dit, après-demain. Le Scotam et l’Aguram viennent de fournir un premier outil d’analyse de la situation. Pour montrer aux élus qu’un «système vélo» est possible. Comme en Alsace.
C’est l’un des aspects positifs du Covid : depuis les confinements, la pratique du deux-roues a nettement augmenté (+ 26 % en semaine, + 35 % le week-end, depuis 2019). On a fui les transports en commun pour être libre sur sa petite reine, puis on y a pris goût.
Chacun peut le voir dans les rues de Metz et sur les pistes cyclables aux alentours. Davantage encore que le vélo loisir, le vélo travail est en pleine croissance. Ce n’est pas juste une affaire de bien-être personnel.
C’est aussi une réponse à une prise de conscience autour du rôle de la voiture en ville. La moitié des déplacements se font sur des distances de moins de cinq kilomètres : y a-t-il réellement besoin d’un véhicule ? Non pas.
Les élus de la Métropole et de tout le bassin de vie autour de Metz en sont conscients. Le règne du tout voiture est en déclin, au moins dans les têtes. «Je suis assez agréablement surpris de la prise en compte des enjeux du vélo par les élus», apprécie Henri Hasser, président du Scotam, le Schéma de cohérence et de transports de l’agglomération messine. Avant de moduler : «Une chose est d’être conscient des problèmes, une autre est de savoir comment travailler, c’est comme avec le plan paysage.»
Connecter bus, vélos, parkings
Pour aider les élus, le Scotam et l’Aguram (l’Agence d’urbanisme de l’agglomération messine) viennent de publier le premier tome d’une série de quatre consacrée au «système vélo». Il compile les données nationales les plus récentes.
Trois chiffres notamment font réfléchir : trente minutes de vélo par jour diminuent de 30 % les risques de mortalité cardiovasculaire, le diabète et l’ostéoporose. Faire du vélo augmente aussi les facultés de concentration dans les quatre heures suivantes. Cela, alors qu’un Français sur deux est en surpoids. D’où l’importance d’un «système vélo».
C’est quoi ? Une vision globale du deux-roues, qui inclut des pistes, des places de stationnement, une aide à l’achat, des réparateurs, des aides à l’achat, une “vélogistique”, des associations et bien sûr une intermodalité. La question n’est plus seulement celle de voies cyclables ou de zones 30. Elle est de réussir à relier l’usage du vélo et celui du TER, du bus ou de parkings-relais, par exemple.
Or, tout ce schéma est loin d’être abouti. Les associations de type Metz à vélo et les usagers sont nombreux à pointer un maillage parcellaire et parfois dissuasif. Ce sera l’objectif des trois futures plaquettes de l’Aguram et du Scotam : apporter des solutions. Il y a urgence : la France s’est fixée pour objectif de tripler ses déplacements à vélo à 9 % d’ici 2024. Deux ans, c’est très court.