Face à l’engouement autour de nouveaux modes de transport, nous avons effectué vendredi le trajet Metz-Paris. L’aller en autocar. Le retour en covoiturage. Le gain financier est important. Mais mieux vaut avoir du temps…
En autocar : 25 € le trajet de 4h23
«Il me manque deux passagers », crie le chauffeur en appelant le nom des absents. 10h15 pétante, vendredi, sur le parking de la gare routière de Metz. L’autocar vert pomme de la compagnie FlixBus n’y passe pas inaperçu. Une grand-mère dépose ses deux petites-filles de 12 et 15 ans : « A 19 € le billet, c’est imbattable. Et je les trouve plus en sécurité seules dans un bus que dans un train. » Le véhicule s’élance quatre minutes après l’heure prévue. Sans les retardataires. Direction Paris. Sur les 52 sièges, 35 sont occupés. Seulement quatre voyageurs sont montés à Metz. La quasi-totalité des autres passagers sont Allemands. La ligne x90 arrive de Francfort, via Sarrebruck. Les deux tiers ont moins de trente ans.
Pour tous, le voyage a commencé bien plus tôt. Sur internet. Quelques clics suffisent pour dénicher un trajet, le payer et imprimer son e-ticket. Seules deux compagnies sont pour l’heure implantées à Metz (lire ci-dessous) et les fréquences ne sont pas légion. Lundi dernier, nous avons opté pour le « direct express » de FlixBus du vendredi matin à 25 € pour 3h45 de trajet. Merci Macron ! La loi du ministre de l’Economie pourrait donner un sacré coup de fouet concurrentiel au marché des lignes de transport intérieur. Elle met fin au quasi-monopole de la SNCF sur les liaisons interrégionales.
Dans l’autocar, pas un bruit tout au long du voyage. Rien à redire sur le wifi gratuit 4G, la prise électrique dans chaque rangée et le français parfait du chauffeur allemand. Le large espace pour les jambes est en revanche nettement survendu sur internet. Les tablettes sont aussi réduites à la portion congrue. Le snacking se résume à quelques paquets de bonbons. Et la propreté des toilettes laisse à désirer. Une passagère signale au conducteur l’absence de papier. Un manque comblé lors de la pause de 15 minutes sur une aire près de Château-Thierry. Avant de repartir, le chauffeur pousse une soufflante en trois langues. « A la maison, vous mettez les pieds sur les fauteuils ? Vous avez payé un siège, pas une déchetterie. Merci de nettoyer votre place, de remettre votre siège et de replier votre rideau à l’arrivée Porte Maillot. » Pas de doute, nous sommes bien sur une compagnie allemande ! Les passagers auront le temps de s’exécuter dans les embouteillages du périph’ parisien. Après 4h23 de voyage et 42 minutes de retard, le bus atteint son terminus : la gare routière de la porte Maillot.
Républicain Lorrain