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Metz : l’extrême droite perturbe l’hommage


(Photo : RL)

Quelque 500 personnes étaient réunies samedi après-midi devant le monument aux morts de Metz pour rendre hommage aux victimes des attentats de Paris. Le rassemblement a été perturbé par l’extrême-droite, engendrant plusieurs interpellations.

«La Ville de Metz, solidaire, pleure les morts et les blessés de Paris» : dés samedi matin, la mairie de la capitale lorraine a exprimé par un bref communiqué sa «stupeur» et son «indignation» au lendemain des attentats qui ont fait plus de 120 morts dans la capitale française.

Rendez-vous était donné à 15h pour un hommage aux victimes des attaques devant le monument aux morts de Metz. Entre 500 et 600 personnes étaient réunis, fortement encadrés par des policiers municipaux et, plus discrètement, par des agents de la police nationale, armés de fusils mitrailleurs. Prenant publiquement la parole, le maire de Metz, Dominique Gros, a cité, sans autres commentaires de sa part, les propos tenus plus tôt par le président de la République.

Interrogé quelques instants plus tard par les journalistes, le premier magistrat de la ville a constaté que les auteurs des attentats n’avaient visé personne en particulier : «Aujourd’hui, aux yeux de ces gens, nous sommes tous coupables d’être ce que nous sommes.»

Évoquant «l’émotion et l’effroi» suscités par ces tragiques événements, il a néanmoins appelé à la fermeté, estimant que face au mode opératoire guerrier employé par les assaillants vendredi, la réponse doit elle aussi être militaire. Et de saluer le récent renforcement des effectifs du 3e régiment de hussards, basé à Metz, dans le cadre de la surveillance antiterroriste. Si nombre de manifestations sportives et culturelles ont été annulées ce week-end dans la métropole messine, le maire a affirmé que le marché de Noël de Metz sera maintenu : «Daech voudrait que les marchés de Noël soient annulés, nous ne leur ferons pas ce plaisir. »

En parallèle à ces propos martiaux, Dominique Gros a raconté avoir été abordé une dizaine de fois dans la rue pendant la matinée par des passants qui, l’ayant reconnu, voulaient simplement parler, dire ce qu’ils ressentent. Dominique Gros a aussi exprimé sa satisfaction de voir l’appel au rassemblent devant le monument aux morts suivi par « les représentants de toutes les religions (y compris des musulmans) mais aussi de tous les partis politiques ».

Parmi ces derniers, les conseillers régionaux Front National étaient les seuls à porter leur écharpe officielle d’élus. Affichant un large sourire contrastant avec les mines graves et recueillies des autres participants à la cérémonie, Françoise Grolet, conseillère régionale FN, fustigeait en petit cercle les annonces de François Hollande sur le renforcement des contrôles aux frontières. « C’est notre idée depuis longtemps », a lâché, devant des fidèles, la figure de proue de l’extrême droite messine, visiblement peu concernée par l’appel à l’unité autour du président de la République, lancé par toutes les autres formations politiques françaises.

Alors que le rassemblement commençait à s’étioler, une vingtaine de jeunes militants de Générations identitaires, brandissant une banderole proclamant « Expulsons les islamistes », a surgi près du monument aux morts. Ce virulent groupe d’extrême droite a établi ses quartiers dans un pub irlandais tout proche, d’où il a pu rejoindre discrètement la cérémonie.

Rapidement contenu par les agents de la police municipale sous les applaudissements de la foule, les « identitaires » ont fait face à la désapprobation générale des participants à la cérémonie reprenant en cœur « racistes, racistes ». Pendant les courts instants de confusion qui ont suivi, des bousculades avec des militants de gauche et la police ont abouti à l’arrestation de cinq activistes d’extrême droite embarqués dans les véhicules de la police nationale, venue en renfort.

Se maintenant à bonne distance, le président du groupe FN au conseil régional de Lorraine, Thierry Gourlot, a été pris à partie par des passants lui demandant d’intervenir auprès de ses « amis » afin de les faire déguerpir. L’élu, membre du comité central du parti d’extrême droite, s’est défendu sans grande conviction et sans condamnation, affirmant qu’il n’a « rien à voir » avec les perturbateurs, tandis que les « casse toi », « tas rien à faire ici » ou encore « fasciste » fusaient de toute part.

Quoi qu’il en soit, Générations identitaires et FN ont bel et bien réussi à semer la division dans un hommage se voulant instant d’unité, de solidarité et de recueillement.

Fabien Grasser

3 plusieurs commentaires

  1. De la fierté muniicipale aspirée parle quotidien godillot!

  2. Jamais vu tant de mensonges en un seul article : monsieur l’inquisiteur il n’y avait pas que les élus FN qui portaient leur écharpe, mais bien d’autres (Zimmermann par exemple).
    Et depuis quand part-on du pseudo sourire d’une personne pour bâtir tout un article ? On vous a pas appris que le métier d’un journaliste c’était d’être le miroir de la Vérité, pas de la sienne. Les gens du FN n’ont-ils pas le droit dans votre esprit d’être tristes pour leur pays et de pleurer ses morts ?
    Monsieur les journalistes vous êtes ce que vous fustigez, et franchement, ça fait mal.

  3. Il est totalement subjectif de prétendre que j’afficherais ma satisfaction après les attentats (avec un « large sourire », alors que j’ai exprimé ma colère !), comme de vouloir lire dans les pensées de mon collègue Thierry Gourlot. Ces analyses très personnelles du journaliste sont à prendre comme malveillantes.
    En revanche tous les participants à la commémoration constateront qu’il est faux de prétendre que nous étions seuls avec une écharpe. Le maire de Metz et celui de Talange, et les députés Jacquat et Zimmermann portaient aussi leur écharpe !
    Très surprise par cette atteinte à la déontologie journalistique !