Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Huit ans de vie et d’engagement auprès des communautés nomades des mers en Indonésie pour une immersion, unique, exposée jusqu’au 7 septembre, à Metz. L’hypersensibilité de Guillaume Holzer, qui vient de décrocher, aux prestigieuses Rencontres d’Arles, la Bourse du Talent.
CAMÉRA. « Tout a vraiment commencé quand j’ai eu mon bac. Ma mère m’offre une petite caméra. C’est à ce moment-là que je tourne mes premières séquences. YouTube n’existe pas encore : je vais alors filmer toute ma vie pendant cinq ans. Ensuite, j’ai beaucoup voyagé. D’abord pour faire mes études en Angleterre, puis en Australie où j’ai travaillé. »
PUBLICITÉ. « J’ai toujours été attiré par les images, notamment par la puissance de la publicité. C’est vraiment quelque chose qui, plus jeune, me fascinait. J’ai également voulu, un peu plus tard, faire du cinéma, j’ai même réalisé quelques courts-métrages avec des potes de la cité. »
LUMIÈRE. « Je pense que notre cerveau, universellement, est fait pour regarder le point clair. L’œil est forcément attiré par la lumière. Quand tu regardes une image, tu as un point de fuite qui va te guider vers elle, inévitablement. Avec le procédé que j’utilise, la photo prend vie uniquement à la fin quand elle est en train de sécher. J’aime surprendre, interpeller et faire réfléchir le public. »
BONHEUR. « On est un caillou qui fait 50 par 100 mètres, il y a 4 000 baraques dessus. De loin, ça ressemble à une favela flottante. La journée de ces populations est rythmée par la marée, par la lune et le poisson. On évolue dans un autre monde, on est vraiment sur une autre planète. »
TEMPS. « À leur contact, j’ai appris à vivre différemment. On relativise l’existence. Ce sont des gens qui n’ont rien et qui sont tout le temps heureux. L’essentiel pour eux : prendre le temps d’être en famille à profiter de chaque instant. »
