La Ville de Metz, en partenariat avec la Fondation du patrimoine, a lancé mercredi un appel aux dons pour restaurer, à l’église Saint-Eucaire, La Dormition de la Vierge.
Du noir faire jaillir la lumière. Derrière le repeint, retrouver l’original. Telles sont les intentions d’Aurélie Briot, la Messine, et d’Isaline Trubert, la Parisienne. Ces deux restauratrices font partie d’une équipe de six personnes qui, jusqu’à fin novembre, vont se relayer pour restaurer La Dormition de la Vierge, à l’église Saint-Eucaire, à Metz, une peinture murale datée de la fin du XVe ou du tout début du XVIe siècle. Recouverte pendant une période indéterminée, elle a été redécouverte au XIXe siècle, restaurée et complétée par le peintre messin Charles-André Malardot.
Une opération à 80 000 euros
«On parle de peinture, car celle-ci a été peinte à l’huile, ce qui la différencie de la fresque où l’enduit est frais, à base de chaux», rappelle Isaline Trubert, arrivée la semaine dernière devant une peinture «noire et illisible». Démarrée la semaine passée, après les études réalisées par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), cette opération devrait coûter 80 000 euros et grimper, si le projet va jusqu’au bout, jusqu’à 300 000 euros.
«En tout, il y a quatre tableaux à restaurer, ce qui va nous emmener jusqu’en 2025, car nous voudrions en restaurer un par an», explique l’adjoint à la culture de Metz, présent mercredi dans une église qui a déjà connu de belles réparations sur sa toiture, pour signer une convention de collecte avec la Fondation du patrimoine.
Objectif : 30 000 euros
Si le projet se poursuit, ce sont les quatre tableaux présents dans l’église Saint-Eucaire, dont La Mise au tombeau, lui aussi daté de l’époque médiévale, qui pourraient retrouver leurs couleurs. «On s’est fixé un objectif de collecte de 30 000 euros», précise son représentant pour la Lorraine, le Messin Denis Schaming, qui rappelle que faire un don de 100 euros permet une réduction d’impôts de 70 euros.
Un problème de sel soulève la peinture
Accroupies sur leur échafaudage, les restauratrices ont déjà réussi à enlever les différentes couches de crasse qui recouvraient la tête de la Vierge. Elles devraient en faire autant sur les personnages qui l’entourent. «Ensuite, on enlèvera le vernis qui avait été posé au XIXe siècle et qui donne cette couleur assez jaune, puis certains repeints, et on vérifiera ce qu’il y a en dessous», explique Isaline Trubert, rappelant qu’il faudra aussi traiter ce problème de sel, dû à des remontées d’humidité, qui soulève la peinture.
Viendra alors la phase la plus délicate, celle des retouches et aussi celle des débats qui seront tranchés par la DRAC. «La question sera de savoir à quel niveau il faut atténuer tout ce qui relève de l’usure et s’il y a une zone manquante, faut-il conserver les repeints ou les enlever pour les remplacer par des enduits neutres.»