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Metz : le père tire sur son fils à l’arme de poing


Un père a écopé d’un an ferme pour avoir tiré sur son fils. (Illustration : AFP)

Un père a écopé d’un an ferme pour avoir tiré sur son fils. Leur différend ne se comprend qu’à la lueur de profonds problèmes familiaux.

Un grutier de la société Metalifer assiste en direct, le 26 octobre dernier, sur le site de son entreprise messine, à ce qui ressemble à un règlement de comptes entre un père et son fils. Il sait la relation tendue entre les deux hommes, mais elle prend un tour dangereux quand François Heilig, 49 ans, qui décharge de la ferraille, est rejoint par son fils, Anthony, accompagné d’un ami.

Les mots ne suffisent plus entre les deux hommes depuis le décès du père de François, le 11 septembre dernier. « Dans la tradition, le fils porte le cercueil du père chez les Gitans », explique Me Dominique Rondu. Mais le prévenu se le voit interdire par Anthony, mais aussi par la compagne de celui-ci et la veuve (qui n’est pas la mère du prévenu, ndlr).

«On est passé très près d’une catastrophe»

« Tout part de là », résume le défenseur avant d’ajouter à ce psychodrame l’agression de l’épouse de François par des membres de la famille. Toutes les conditions étaient réunies pour que le prévenu ait peur d’un contact avec son fils. C’est la raison pour laquelle il disposait d’une « vieille » pétoire dans la portière de son camion. Une arme de poing, calibre 22 LR, chargée de trois cartouches. Celles qu’il va tirer le jour des faits, sous les yeux du témoin, en voyant son fils venir vers lui pour « s’expliquer ».

François pensait que la victime venait vers lui avec un merlin à la main. Anthony en a bien sorti un, mais après les coups de feu tirés dans la voiture, sans le blesser. « Il n’a pas visé son fils, mais en direction du véhicule à côté duquel il se trouvait », détaille Me Rondu. « On est passé très près d’une catastrophe », estime le parquet, inquiet « de ce qui va se produire » dans cette histoire de famille qui ne peut pas se régler d’un claquement de doigts. Les coups de feu sont le pic de tension.

« Depuis la confrontation, ils ont décidé de ne plus se parler », rassure la défense qui a entendu les réquisitions : un an de prison dont 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve (SME) pendant deux ans. Me Rondu plaide en faveur d’un SME intégrale qui pèserait à la façon d’une épée de Damoclès sur la tête de son client. Le tribunal lui répond par 18 mois de prison, dont 6 mois de sursis, un maintien en détention et une interdiction de rencontrer son fils.

Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)