Le complexe sportif n’est pas encore sanctuarisé en centre de vaccination, mais ça y ressemble beaucoup. Les aménagements intérieurs ne sont plus démontés entre chaque session. Le site est devenu permanent, prêt à réagir aux livraisons de doses comme ce samedi au profit de 1 100 personnes.
Son parking est devenu le premier indicateur de l’activité du complexe sportif Saint-Symphorien dont la pandémie a bouleversé la vocation. On y transpire encore comme les pongistes qui échangeaient des balles ce samedi matin, mais on y serre aussi les dents à l’idée de se faire piquer l’épaule et recevoir l’une des 1 200 doses tirées de 100 flacons produits par le laboratoire Moderna.
La vaccination du jour, prévue pour ce seul 13 mars, concerne un public ciblé dans lequel entrent 440 auxiliaires de vie adressées par le département, et en provenance de toute la Moselle. «Elles n’avaient pas eu accès au vaccin tout en étant en contact avec des personnes âgées», détaille le directeur général adjoint à la mairie de Metz, François Dupouy. Ça, c’est fait.
La seconde population visée est celle des 75 ans et plus de Metz et de la métropole hors Ehpad. Mais encore a-t-il fallu la joindre. «On nous a déclenché [la préfecture] jeudi à 13 h pour un phoning de 4 000 personnes.» Un vrai sprint téléphonique. «On a dû passer vingt appels pour un inscrit», compte François Dupouy, parce que les destinataires du coup de fil étaient soit déjà vaccinés, en cours de vaccination ou ne voulaient pas du vaccin.
Un poste avancé à la disposition de l’État
L’effort rassemble tout de même 400 candidats. Et le reste ? Il a été apporté par une ouverture de Doctolib aux 50-74 ans avec comorbidités et aux 75 ans de toute provenance.
Presque quatre fois inférieur à la semaine dernière , le flux ne justifiait plus les 20 lignes de vaccination, ni les 35 infirmières, les 14 médecins et 30 personnels administratifs mobilisés pour injecter les 4 400 doses des 6 et 7 mars. Son adaptation aux besoins du moment n’a rien retiré à l’efficacité du dispositif toujours aussi rapide et appelé à le rester.
«C’est un hôpital de campagne avec ses moyens de sécurité», illustre le Dr Khalifé Khalifé, premier adjoint au maire de Metz. Un poste avancé à la disposition de l’État. «On est activé en fonction de l’arrivage des doses» qui ne relève d’aucun calendrier.
Alors plutôt que de démonter les installations d’une semaine sur l’autre pour les remonter dans la foulée, tous les équipements sont laissés en place. Est-ce que cela signe la sanctuarisation de Saint-Symphorien ?
«Tel que c’est parti, et dans la perspective de livraisons plus importantes, on est les plus adaptés pour des vaccinations de masse», précise Khalifé Khalifé. Cela confirme le caractère permanent du site.
Frédéric Clausse (Le Républicain lorrain)