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Metz : ils frappent encore leur victime inconsciente sur le pavé


Les deux prévenus se sont fait agresseurs sans véritable raison, samedi rue du Coëtlosquet. (Archives RL/Maury Golini)

Les deux victimes de Maël et Jordan ont eu le tort de ne pas donner la bonne réponse à la question posée par les deux prévenus qui, avec près de 1,50 g d’alcool dans le sang, les ont roués de coups devant un kebab, samedi à Metz.

Avant même la violence acharnée dont ils ont fait preuve ce 19 janvier, le plus impressionnant dans le dossier Jordan, 20 ans, et Maël, 21 ans, est encore son niveau de bêtise humaine. Les deux prévenus arrivent en voiture devant le kebab de la rue du Coëtlosquet, vers 6h du matin, avec une petite faim d’on ne sait quoi. De curiosité peut-être pour des clients qui attendent, dont deux Asiatiques auxquels Maël demandent s’ils sont Thaïlandais. Son meilleur ami le serait, mais pas eux.

« Je ne pense pas m’être moqué d’eux parce qu’ils étaient Chinois », explique le prévenu, mais toujours est-il que la bagarre, autant qu’il s’en souvienne, aurait démarré là-dessus. Même eux ne peuvent pas l’affirmer. Leur foie a distillé la mémoire en même temps que le 1,48 g d’alcool dans le sang de Jordan et le 1,56 g dans celui de Maël.

« Des faits classiques d’après boire », résume la présidente Rossburger sur une considération supplémentaire. « Vous avez énormément de chance que les blessures ne soient pas plus graves. Elles auraient pu être dramatiques. » La tête de l’une des deux victimes heurte le pavé. Même à terre, où il est resté inconscient une dizaine de minutes, le blessé continue de prendre des coups de pied. Coup de bol extraordinaire, il quitte l’hôpital quelques heures après son évacuation avec une ITT limitée à deux jours.

« Déchaînement de violence »

Le parquet cherche un brin de logique dans tout ça, mais « aucun mobile ne peut expliquer, un tant soit peu, ce déchaînement de violence » qu’il veut réprimer par 18 mois de prison dont 9 mois avec sursis et mise à l’épreuve.

Me Patrick Alexandre Degehet calme l’incendie en plaidant que Jordan s’est « involontairement retrouvé dans une bagarre à laquelle il ne voulait pas participer ». Son souhait aurait été de « temporiser la situation ».

L’avocat est dans une position un peu plus favorable que son confrère, Me Alexandre Bernard pour Maël. « Il a été lui-même choqué de voir les images des faits », rapporte l’avocat qui appelle à la modération. Le casier de son client est vierge. L’imparfait s’impose désormais. Maël prend les réquisitions (soit 9 mois ferme). Jordan écope de 18 mois d’emprisonnement dont 12 avec sursis et mise à l’épreuve.

Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)