Autrefois ingénieur dans une exploitation minière en Chine, le prévenu comparaît à Metz pour un vol à l’étalage. Un téléphone portable à 599 € contre trois mois de prison avec sursis.
Dans une autre vie, il était ingénieur dans une exploitation minière en Chine. Exproprié manu militari de la terre où il était né et avait grandi, il avait été emprisonné pour avoir manifesté. Ce serait donc pour fuir les pressions sur lui et son épouse enceinte qu’il a fini par quitter son pays pour rejoindre la France via Moscou et Berlin. Un long voyage chiffré à 7 000 €.
Il y a quelques jours, assisté d’une interprète, ce ressortissant chinois, dont l’asile politique a été refusé, a été jugé en comparution immédiate. Poursuivi pour avoir volé un téléphone portable d’une valeur de 599 € dans les rayons de Boulanger.
Le problème, c’est que ce n’est pas son premier larcin. « Il a sans doute eu de bonnes raisons de quitter son pays, mais il me paraît regrettable que, plutôt que d’apprendre notre langue et de travailler, il se soit mis à voler. Il faut qu’il comprenne que la vitesse de la justice va aller en s’accélérant. S’il récidive, ce sera la prison ferme et cela changera le cours de sa vie ! », prévient le procureur Hadrien Baron avant de requérir trois mois de prison avec sursis.
«Nous avons de réelles raisons de penser qu’il subit des menaces pour rembourser sa dette», plaide Me Dillenschneider. Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public à la lettre.
M.-O. C. (Le Républicain Lorrain)