Metz : Cinq kilos d’herbes dans une valise

Un Nigérien a écopé, vendredi, de deux ans de prison ferme pour le transport de 4,780kg d’herbe de cannabis.

Alors qu’il s’apprêtait à relier Amsterdam à Milan, ce Nigérien de 31 ans ne s’attendait certainement pas à finir à la barre du tribunal correctionnel de Metz. Lundi dernier, vers 23 h, cet homme, dont la famille vit à Bologne (Italie), avait pris place dans l’un des bus de la compagnie Eurolines. À Phalsbourg, le bus est arrêté par des douaniers de Sarreguemines qui opèrent un contrôle. Tous les passagers sont invités à descendre avec leurs bagages.

Ce commerçant en vêtements, qui vit au Nigeria, se présente les mains vides. Vérification effectuée, les douaniers découvrent une valise étiquetée avec le numéro sous lequel ce passager est inscrit auprès de la compagnie de transport. À l’intérieur, sont dissimulés quelques vêtements, mais surtout 4,78 kg d’herbe de cannabis contenus dans des boîtes métalliques hermétiques. Placé en rétention douanière à Saint-Avold, l’homme nie farouchement être le propriétaire du bagage. Il explique s’être rendu en train à Rotterdam, puis Amsterdam, pour y acheter des rouleaux de tissus. De la marchandise qu’il aurait placée dans une valise qui n’a jamais été retrouvée.

«Un réseau très structuré»

«Ces bus sont de véritables vecteurs du trafic de stupéfiants en Europe, estime le représentant des douanes. Le conditionnement de ces produits permet de contourner les scanners des ports ou aéroports! Le passage de cet homme par Amsterdam ou Rotterdam n’est pas anodin! Il appartient à un réseau très structuré : pour une telle quantité de stupéfiants, il faut généralement un très grand sac de sport. Là, grâce à des moyens mécaniques très importants, ils ont fait rentrer toute cette marchandise, au lieu des 600 à 700 g que chaque boîte pourrait contenir.» Une amende douanière de 23 900 euros est réclamée, ainsi que la saisie des produits.

Pour le parquet, la culpabilité de l’intéressé ne fait aucun doute. Trois ans de prison avec mandat de dépôt, confiscation des scellés et amende douanière sont requis.

En défense, Me Lorène Steinmetz s’insurge. Elle pointe du doigt des «absences de preuves et incohérences du dossier». «Mon client a eu la malchance d’être là au mauvais moment et au mauvais endroit!» Anthony Elijah a été condamné à deux ans de prison avec mandat de dépôt. Les scellés ont été saisis et il devra, en outre, s’acquitter de 23 900 euros au titre de l’amende douanière.

D.-A. D (Le Républicain lorrain)