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Marché de l’auto en berne : ArcelorMittal doit réduire la cadence


Selon la direction, la baisse d’activité est conjoncturelle et n’impactera pas le plan de recrutement prévu. Photo RL /Gilles Wirtz

La guerre en Ukraine et les problèmes d’approvisionnement paralysent le marché de l’auto. Le groupe ArcelorMittal, qui produit de l’acier pour les constructeurs, subit cette mauvaise conjoncture. À Florange, le site tourne au ralenti et les prévisions pour la fin d’année sont pessimistes, sans être alarmistes.

Après la pénurie de semi-conducteurs en Chine, la guerre en Ukraine et l’inflation commencent à affaiblir à leur tour la demande d’acier. La semaine dernière, ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, a ainsi annoncé une baisse de 2 % de son bénéfice net au deuxième trimestre.

Dans les chiffres, cela se traduit par une baisse de 18 % de sa production d’acier par rapport à la même période en 2021. Sur l’ensemble du semestre, le groupe affiche néanmoins une hausse de 27 % de son bénéfice net par rapport à l’année dernière.

Prévisions pessimistes

Cette baisse d’activité est ressentie jusqu’à Florange, où ArcelorMittal produit de l’acier spécial pour le secteur automobile, pour l’industrie et le marché du packaging. Depuis quelques semaines, l’activité est au ralenti et les prévisions ne sont pas optimistes pour les troisième et quatrième trimestres.

La baisse du volume des commandes concerne essentiellement la filière automobile. Selon une information communiquée par la direction aux salariés au mois de juin, les commandes en Europe auraient baissé de 20 % au troisième trimestre par rapport à la normale. Si un léger rebond est attendu au quatrième trimestre, ce ne sera pas suffisant pour remplir le carnet de commandes.

En conséquence, le site de Florange a réduit sa cadence. Ailleurs dans le pays, certains arrêts temporaires de ligne sont à prévoir. Les salariés ont été invités à maximiser leurs prises de congés au troisième trimestre, voire au quatrième, afin de réduire les frais.

Crise conjoncturelle

La direction assure néanmoins que cette évolution est conjoncturelle et ne s’inscrira pas dans le temps. «Nous profitons également de cette baisse d’activité pour anticiper certains gros travaux d’entretien ou travaux d’investissement», indique-t-elle.

La ligne Galsa 1 sera ainsi arrêtée à partir de septembre afin d’y mener des travaux d’entretien. «Durant cette période, nous allons continuer nos plans d’amélioration, en particulier sur la fiabilité, et poursuivre le plan de recrutement annoncé», ajoute-t-elle.

La CGT a pour sa part une autre lecture de cette baisse d’activité. Elle dénonce une « stratégie de lobbying pour maintenir les prix. » Selon elle, la baisse de la production aurait pour finalité de maintenir les prix à un niveau élevé. «Rien d’alarmant», conclu toutefois Lionel Burriello, délégué syndical, qui s’attend à une reprise du marché après l’été.

Un commentaire

  1. Sacré mic-mac !