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Manif LuxLeaks à Metz : « La fraude fiscale, c’est notre argent qui s’envole »


Un comité de soutien aux lanceurs d’alerte de l’affaire LuxLeaks, dont le jugement en appel sera rendu le 15 mars au Luxembourg, a défilé dans les rues de Metz samedi. (photo Karim Siari / RL)

À trois jours du délibéré du procès des lanceurs d’alerte de LuxLeaks au Luxembourg, un comité de soutien a manifesté, samedi, à Metz pour demander des mesures empêchant les banques de pratiquer l’évasion fiscale.

Dans trois jours, sera rendu au Luxembourg le jugement dans le procès en appel LuxLeaks. Deux lanceurs d’alerte lorrains, le Vosgien Antoine Deltour et le Mosellan Raphaël Halet, ainsi que le journaliste Edouard Perrin, sont poursuivis pour leurs révélations sur les pratiques fiscales du Grand-Duché.

Pour les soutenir et « saluer leur engagement citoyen », un comité de soutien (Anticor, Attac, FSU, CGT, Ligue des droits de l’Homme, Jeunes communistes et PCF) a organisé une manifestation, samedi à Metz. Une cinquantaine de militants a défilé dans les rues du centre-ville à l’occasion d’un « rallye citoyen » qui avait pour étapes des grandes banques et des enseignes symbolisant l’évasion fiscale.

« Ces employés qui dénoncent à leur direction des mouvements anormaux dans les comptes de leur entreprise et se font licencier, il faut les défendre. Faute de quoi, les citoyens se sentiront toujours écrasés par le système et continueront à penser qu’on ne peut rien faire », est intervenue Danielle Bori, élue municipale PCF à Metz.

« Un contrôle public des banques »

« Nous voulons dénoncer ce que font les banques avec notre argent. La fraude fiscale est de l’ordre de 60 à 90 milliards d’euros en France. C’est le budget de l’Education nationale ! Cet argent-là ne sert pas à financer des crédits pour nos PME ni à créer de l’emploi. Il s’envole dans des entreprises offshore », a repris Marie Maréchal, porte-voix PCF du comité de soutien.

« Nous avons un certain nombre de propositions. À commencer par la création d’une organisation de type COP-climat pour sauver la planète du pouvoir de l’argent. Cet argent n’aide pas les pays en voie de développement. Des mesures doivent être prises pour que l’argent finance des projets socialement et écologiquement utiles. Ensuite, 90 % de nos revenus sont à la banque, il faut donc qu’il y ait un contrôle public des banques. »

Pour Patrick Abate, sénateur et maire PCF de Talange, « il s’agit avant tout de séparer les activités des banques. Il y a celles qui récoltent et mettent l’argent à disposition et les autres qui ont une activité de marché, comme la banque Rothschild ou les fonds de pension. De cette manière, les banques peuvent faire leur métier de base. Elles sont capables de servir l’économie et comme elles prennent moins de risque, il devient inutile pour elles de rechercher des paradis fiscaux. »

Selon l’élu, « il suffit d’une simple loi. C’est un choix politique. Quand d’autres parlent de réduire les dépenses, nous parlons de recettes ! Des milliards d’euros de recettes. »

Cé. K. (Le Républicain lorrain)